Historique

Histoire de la paroisse protestante unie de Sanary-La Seyne

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      SOMMAIRE

    Cet historique de l’Église protestante unie de Sanary-La Seyne (anciennement Église réformée de Sanary – La Seyne) va de 1882 à 2016.

    Ces textes proviennent d’une brochure publiée en 1977 par le Centre Azur, et de deux anciennes brochures, publiées en 1978 à l’occasion de l’inauguration de la salle Henri Fabre, puis en 1993 à l’occasion du 51éme anniversaire de l’inauguration du Temple de Sanary, avec remerciements à divers auteurs : Jacqueline Brugerolles, Annie et Marguerite Vallotton, Evelyne de l’Escale, Françoise Fabre, les pasteurs Bernard Charles et Jacques Lugbull. La période 1984-2007 a été décrite par les pasteurs Jean-Paul Perret et Max Bourgeois.

     

    1) Introduction du Pasteur Max Bourgeois, « Souviens-toi de ton futur » 

    Cette formulation paradoxale est de Marc-Alain Ouaknin, il en donne l’explication suivante dans son livre consacré aux dix commandements: «Le ‘souviens toi’ du 4ème commandement… cet impératif-là concerne le futur, non le passé. Il s’agit de se souvenir du shabbat qui va avoir lieu dans les jours à venir». C’est pour ceux et celles qui viendront soit au temple de La Seyne soit au temple de Sanary que nous avons écrit cet historique de la paroisse.

    Ces deux temples sont chargés de souvenirs de baptêmes, de mariages, de fêtes, de rencontres, qui ont marqué des étapes dans la vie de nombreuses personnes. Suivre la trace de l’histoire de la vie d’une communauté, c’est prendre conscience de la chaîne de solidarité qui unit des générations. L’Église protestante de Sanary -La Seyne est jeune au regard des 2000 ans qui nous séparent de la venue de Jésus en Palestine, elle a cependant 125 ans, ce qui à notre échelle humaine en fait une plus que centenaire. Elle a commencé sur le port de La Seyne quand le chantier naval était florissant, elle a commencé humblement sous une tente à Sanary, elle est internationale depuis ses débuts. Aujourd’hui elle a installé ses quartiers en surplomb du port de Sanary, juste à côté de l’avenue du Paradis, dans un parc où les enfants aiment construire leurs cabanes. Parcourir cette histoire, c’est retrouver des femmes et des hommes qui ont donné de leur temps, de leur engagement, pour que l’amour de Dieu soit vécu, pour que la Grâce du Seigneur Jésus soit accueillie, et pour que la puissance du Saint-Esprit renouvelle nos vies de l’intérieur. A vous d’inscrire votre vie dans cette grande histoire du Peuple de Dieu.

    2) Sanary et sa Paroisse – Contexte historique (Frédéric Vernier)

    SANARY ET SA PAROISSE PROTESTANTE

    Tinte donc, ô ma cloche, aux fêtes de famille
    Tinte dans les maisons, tinte sous la charmille
    Tinte dans tout pays pour sa joie et sa paix.
    Frédéric Vernier

    Il était une fois un jardin haut perché, des oliviers argentés, des arbustes bleutés, beaucoup de fleurs, du mistral et du soleil, des arcades et des jarres, un campanile rose et sa cloche argentine, un petit temple et tout autour, des sourires accueillants, des baisers joyeux… Au loin, une petite ville arrondie au coin d’un golfe bleu, «SANARY» adossée à ses collines. On croit entendre, tant ses syllabes sont chantantes, trois coups de clairon ou un appel de cigale sous le soleil de Provence !
    À 12 kilomètres de Toulon, à 50 de Marseille, entre Bandol et La Seyne, le port de Sanary s’ouvre sur une mer de « cristal bleu» et s’adosse aux vieux massifs calcaires de l’arrière-pays. SAN-NARI est le vocable provençal de Saint Nazaire, un moine de l’Atlantique venu se soigner sur les bords de la Méditerranée ! Le proverbe dit: «Qui veut être ‘guari’, s’en part à San-Nari ».
    L’ancienneté de son terroir est imbattable: un paléontologue célèbre, missionnaire protestant au Lesotho qui venait en vacances avec sa famille à Sanary, le Pasteur Paul ELLENBERGER, a relevé en 1964 sur les falaises de la Cride à Portissol des empreintes rarissimes de dinosaures, ces reptiles géants qui vivaient il y a 150 millions d’années ! Il a fait parvenir au Muséum de Paris une empreinte (soit un rocher en deux parties, creux et bosse, de 1,50 m sur 0,70 m sur 0,60m).
    Des traces beaucoup plus récentes des civilisations ligures, grecques et romaines émergent à chaque instant… En 49 avant Jésus-Christ, une bataille navale vit la défaite de Pompée par Brutus devant Taurentum. Sanary est juste entre Le Brusc et St Cyr qui se disputent l’emplacement de cette petite ville engloutie. Signalons aussi que c’est dans la baie de Sanary, à Portissol, que Pierre WILLM et le Sanaryen « Didi » DUMAS ont conduit Jacques-Yves COUSTEAU faire ses premières plongées.

    L’ÉVANGILE DÈS LES PREMIERS SIÈCLES

    Effectivement, toute cette partie de « Provincia Romana » reçut, des chrétiens d’Orient débarquant à Marseille ou Fréjus, l’Évangile de Jésus-Christ dès le 1er siècle. Tout près d’ici, on peut admirer un très ancien sanctuaire, probablement mérovingien (5ème ou 6ème siècle), une petite chapelle de style oriental: Notre Dame de Pépiole, ses voûtes et ses trois absidioles ont retrouvé une pureté originelle grâce à un bénédictin belge, le Révérend Père Dom CHARLIER, l’auteur de la préface de la Bible de MAREDSOUS.
    Au cours du Moyen-âge, c’est le bourg de Six-Fours, perché sur son acropole fortifiée, riche d’églises telle la Collégiale St Pierre, qui domine la contrée. À Ollioules, c’est la célèbre Abbatiale St Laurent. L’influence religieuse et culturelle du monachisme sur cette région fut grande pendant toute cette époque.
    En 1481, la Provence est rattachée au Royaume de France. Au temps troublé de la Réforme du 16ème siècle, cette Provence connaît les persécutions et les batailles les plus terribles. Le massacre des Vaudois protestants en 1545 en est le signal. Les guerres civiles furent des plus néfastes aux Églises Réformées en Provence. Au 17ème siècle, il ne reste plus qu’une dizaine de petites communautés assez dispersées autour d’Apt et dans la vallée de la Durance. Nous trouvons: Joucas, Mérindol, Lourmarin; plus à l’est, Manosque et Riez, et plus près de notre cité, trois paroisses en Basse Provence: Eyguières, Marseille, et Le Luc qui desservait une vingtaine de villages, bourgs et villes allant jusqu’à Solliès-Pont, Toulon et Draguignan.
    Après la Révocation de l’Édit de Nantes (1685) par le Roi Louis XIV, en Provence, il ne restera plus que sept Églises, appelées «Églises du Désert» dans le Lubéron, et l’Église de Marseille. Elles se maintiendront au prix d’un admirable acharnement et de nombreuses persécutions. Pratiquement, entre les Cévennes et le Dauphiné, ce fut un véritable «désert huguenot ».
    Ce n’est que bien plus tard dans l’histoire, (après la grande peste de 1720…, l’Édit de Tolérance en 1787…, la Révolution… Bonaparte foulant le sol de Bandol en allant à Toulon chasser les Anglais…, la période impériale…, la monarchie restaurée… et la fin du 19ème siècle), que l’on verra sur la Côte d’Azur le rétablissement d’Églises Réformées et de mouvements d’évangélisation très divers pour la proclamation de l’Évangile, parmi une population traditionnellement catholique romaine.

    PETITE PAROISSE DEVIENT GRANDE

    Si la paroisse de Sanary – La Seyne – Bandol n’est pas à considérer comme une «grande paroisse », c’est qu’elle est encore très récente. Elle regroupe aujourd’hui à peine 0,7 % de la population totale de son territoire paroissial, qui va de St Cyr à La Seyne et jusqu’à Signes au nord.

    3) Les années 1882, 1938, 1945.

    1882
    Son histoire commence à la fin du siècle dernier, avec le pasteur Jacques Massis. On trouve l’existence d’une petite Église Évangélique Baptiste à La Seyne de 1882 à 1906. Des baptêmes par immersion sont enregistrés en 1892, ils eurent lieu dans la mer à l’anse dite du Beau-Rouge, et il y avait une salle d’évangélisation, au Mourillon, alors que les pasteurs Ruben SAILLENS (l’auteur de nombreux cantiques du Réveil) et Louis de ROBERT y exerçaient leur ministère. En 1906, après la loi de séparation des Églises et de l’État, est enregistrée à la sous-préfecture de Toulon la déclaration d’une Association Cultuelle de l’Église Évangélique Libre à La Seyne. Après la première guerre mondiale, cette petite Église a grandi. Grâce à la générosité d’un officier de marine anglais, descendant de Philip TAYLOR, fondateur des chantiers navals de La Seyne, et surtout du Comité Méthodiste Épiscopal en France qui marque son intérêt pour l’Église de La Seyne, des travaux de complète restauration sont effectués en 1922 à la salle qui leur sert de temple, là où il se trouve encore aujourd’hui, au 1bis rue Taylor.
    Cette communauté se rattache à l’Union des Églises Méthodistes, et ce sont deux de ses pasteurs, Paul CHATELAIN et Émile LANNIÉE, qui commencent en 1923 à tenir, sous une tente, des réunions d’évangélisation au lieu dit des BAUX à Sanary. Deux ans après, en 1925, ils créent un poste d’évangélisation à Ollioules-Sanary et appellent pour cela un évangéliste suisse, agent de la Croix Bleue, le pasteur Arthur JUILLARD qui vient s’installer avec sa famille à Ollioules, puis à Sanary.
    La tente est très vite remplacée par une baraque Adrian en bois, où se réunissent une dizaine de familles protestantes de Sanary et des environs, ainsi que quelques «convertis ». Rapidement, ils constituent un fonds pour la construction d’un lieu de culte moins modeste et plus durable. Il est remarquable de constater qu’une grande partie de leurs dons sont consacrés à l’aide aux pauvres.
    L’Église Méthodiste  Épiscopale veut déplacer le pasteur JUILLARD à Nice, mais ses paroissiens s’y opposent. Toujours est-il qu’en 1931 les Méthodistes se retirent et cèdent la Chapelle en bois des Baux à la communauté protestante pour la somme de 8000 francs. Le poste d’évangélisation se rattache alors à l’Union des Églises Libres de France.
    C’est ce printemps-là que Madame GUILLON vient à Sanary dans une pension de famille, tenue par Madame PONS, pour la santé de ses enfants, et qu’elle découvre, lors de ses promenades à Portissol, le merveilleux terrain qui deviendra par la suite le «ghetto» protestant. Avec son mari et les demoiselles SELTZER, ils en font l’acquisition et le lotissent peu à peu.

    1938
    1938 est l’année de l’unité des Églises Réformées en France. Lors des nombreuses tractations, des réunions préparatoires, des synodes qui précédaient cette unité, se retrouvaient comme partenaires: les Églises Réformées de tendance libérale, les Églises Réformées Évangéliques très majoritaires sur toute la Côte d’Azur (de Marseille à Menton), les Églises Évangéliques Libres, les Églises Méthodistes. L’unité de ce qui allait être l’Église Réformée de France n’était pas évidente. Sanary en fut un exemple.

    En 1939, une assemblée générale extraordinaire de la paroisse de Sanary vote son affiliation non à l’Église Réformée de France, mais à l’Union des Églises Évangéliques Libres. Plusieurs familles refusent ce vote et se réunissent chez le pasteur Charles VALLOTTON et chez Madame GROSJEAN, route de Bandol (qui possédait un harmonium !). Elles se rattachent à l’Église Réformée de Toulon, achètent un terrain, en 1941, sur la colline au-dessus du port de Sanary, et entament la construction d’un temple. Le 1er février 1942 a lieu l’assemblée constitutive de l’Église Réformée de Sanary-Six-Fours, Bandol et Ollioules.
    C’est Madame Benjamin VALLOTTON qui a été l’inspiratrice du style provençal du temple et de ses proportions. Elle a choisi l’architecte FORNARI pour diriger le tout, lequel a demandé à l’entrepreneur GAZZARINI de réaliser ses plans. Malgré les difficultés du temps de la guerre, outre les fonds rassemblés par les membres de la communauté, il faut dire qu’à lui seul Monsieur Benjamin VALLOTTON a récolté en Suisse et auprès de ses amis plus de 200 000 francs.
    Ce temple fut inauguré le 25 avril 1942 par le pasteur Marc BOEGNER, président du Conseil National de France, le pasteur Charles DUCASSE, doyen du Conseil Presbytéral de Sanary, et le Pasteur Charles ROUX, président du Conseil Régional de Provence (par la suite, ce dernier sera arrêté par les Nazis et mourra en camp de concentration).
    À cette inauguration, le pasteur BOEGNER annonce la décision du Synode National de rattacher à la paroisse de Sanary, les groupes disséminés extra-muros de Toulon: La Valette, La Garde, Le Pradet, ainsi que les Églises de La Seyne, des Sablettes et de St Mandrier, ce qui représente deux cent vingt familles. Que de difficultés pour le pasteur André GALLAND habitant Toulon, pour desservir cette paroisse subitement agrandie par la dissémination!

    Une cloche est installée sur le campanile, et inaugurée le 18 octobre 1942. Elle provient de la fonderie PICCARD à Annecy (diamètre 47,5 cm, poids 65 kg, note Sol dièse), avec le texte suivant :

    O TERRE TERRE TERRE ECOUTE LA PAROLE DE L’ETERNEL JER. XII

    VEILLEZ ET PRIEZ EV. ST. LUC XXI

    DIEU A TANT AIME LE MONDE IL A DONNE SON FILS AU MONDE

    1. ST. JEAN III

    PACCARD ANNECY

     

     

    À Noel 1942, Hourra! Les deux groupes fusionnent enfin !

    Le missionnaire Frédéric VERNIER, en retraite à Sanary, chante de joie et de reconnaissance:
    Jésus devant son Père, au ciel, se réjouit De voir que son Église est d’un seul cœur émue
    En célébrant l’Étoile aux bergers apparue Et veut d’un même élan s’élever jusqu’à Lui.
    Compagnons désormais de la belle entreprise
    Allons faire acclamer notre Chef en tout lieu
    Allons donner le monde au Royaume de Dieu!
    Puisqu’en la main tout près ma main s’est enfin mise,
    Puisqu’en aimant au loin je sais aimer ici,
    Oh ! Pour ce vrai Noël, tinte, cloche: « Merci »!

    La paroisse de Toulon reprend son secteur de dissémination et même l’Église de La Seyne sera rattachée à Toulon un peu plus tard de 1950 à 1959, pour rejoindre ensuite Sanary à la demande du Conseil Régional de Provence-Côte d’Azur.
    Durant la guerre, les soldats luthériens de la Wehrmacht qui se présentent sont admis au temple, mais à une condition, à l’injonction de Benjamin VALLOTTON : « Sans fusil dans le sanctuaire de Jésus-Christ ! »

    1945
    Au moment de la Libération, le temple, comme le presbytère, sont sauvegardés malgré la destruction d’une partie de Sanary par les troupes allemandes. Œcuménisme pratiqué avant l’heure, le pasteur Galland décide de «prêter gracieusement le temple à la paroisse catholique, dont l’église est en zone évacuée, se réservant une heure le dimanche pour le culte protestant ». Pendant et après les bombardements de 1943 et 1944, les deux demoiselles DOERR, déjà infirmières bénévoles en 1914 à Marseille, ont épaulé l’équipe de la Croix-Rouge, bien maigre à la suite des évacuations d’une grande partie de la population, et ont ouvert largement leur domicile, la fameuse «Maison Carrée».
    En février 1944, l’Église achète un presbytère à Sanary, une petite villa modestement appelée « La Pitchounette », située à côté du temple. Ce fut un acte de foi des paroissiens qui donnent et prêtent à nouveau, espérant que les bâtiments ne souffriront pas de la suite de la guerre. A ceux-ci s’ajoutent encore une fois des amis de Suisse et d’autres paroisses de France.
    N’oublions pas que c’est grâce au courage et au dévouement de messieurs André ROETLISBERGER et Walter MUHLETHALER, suisses de la paroisse, que les forts à l’ouest de Toulon se sont rendu les 25 et 26 août 1944, sans destructions supplémentaires ni effusion de sang. C’est grâce à leur parfaite connaissance de la langue allemande qu’ils ont pu se faire respecter et comprendre par les officiers allemands. Ils ont fait la liaison entre les autorités françaises, tout juste débarquées, et les responsables allemands des forts: Six-Fours avec 498 hommes, Perras sous Notre Dame du Mai, la Cride avec 500 hommes environ et un fortin avec 300 hommes.
    Le pasteur GALLAND meurt subitement le 26 mars 1947 en partant le Mercredi Saint faire des visites. La chronique locale dit: «qu’il fut pleuré par le quartier entier». Succèdent au pasteur GALLAND, les pasteurs Max VERDEIL, jusqu’en 1949, et Elie ALMERAS jusqu’en 1958. Pendant le ministère de ce dernier, en 1953, les demoiselles SELTZER créent la Société Civile Immobilière de la Fortitude, soit la construction d’un groupe de maisons à Portissol dont les appartements à loyer modéré sont destinés à des couples ou des personnes seules protestantes devant prendre leur retraite.

    4) Les années 1955, 1960, 1971.

    1955
    En 1955, l’Association Familiale Protestante de St Etienne éperonnée par Monsieur BERTHOUZE et sous l’impulsion des demoiselles SELTZER, implante, organise et gère quatre-vingt-douze bungalows de vacances, «Font Vive ». Ce centre se développe et essaime par la suite en plusieurs autres villages similaires et se modernise (trois à Six-Fours, plus à Bandol), la formule a du succès.
    En 1956, se constitue l’A.P.A.A.P.A. (Association Protestante d’Aide et d’Assistance aux Personnes Agées), les demoiselles SELTZER, toujours elles, en sont l’âme vivante. La même année 1956, le temple s’agrandit, le péristyle passe de cinq à huit colonnes sur sa façade sud. Le temple est séparé en deux par une paroi. Côté sud, c’est la partie des offices. On entre maintenant par l’ouest, face au chœur. Côté nord, c’est une mini salle de spectacle: au fond, à l’est, derrière un rideau grenat, à l’emplacement de la sacristie et de la cuisine se trouve une petite scène. C’est dans cette salle étroite que se faisaient les ventes d’hiver. Il faut dire que la communauté augmente, on ménage des salles pour la jeunesse du côté du garage dont on refait la toiture- terrasse. On construit aussi le mur de soutènement du jardin du presbytère au fond de l’impasse. Rien que les pierres représentent à elles seules une fortune, le pasteur FREUNDLER, secrétaire de l’E.P.E.R. (Entraide Protestante des Églises Réformées, en Suisse) a largement contribué aux dépenses. Une équipe bénévole paroissiale sous la direction de l’architecte KOJOUL et du savoir- faire de Louis HEMMERLING, alors directeur de l’hôtel du Parc, se met au travail. Le nouveau temple est inauguré le 8 juillet 1956 sous la présidence du pasteur René DONADILLE, président de Région. N’oublions pas les riches ministères de deux pasteurs, Messieurs Léon COUDERC, et Jean BARRAL père qui consacrent leur retraite à plein temps à La Seyne pendant de nombreuses années et dans des conditions difficiles (une certaine table de ping-pong en guise de lit est restée légendaire). Citons aussi les études bibliques du missionnaire aveugle Émile VINCENT, et les réunions de Croix Bleue pour lesquelles, entre autres, Madame Gabriel BOUTIER se déchaîne tant, précédant le bouillant Marc HÉRUBEL!
    Arrêté dans son ministère pendant un an, le pasteur ALMERAS, est remplacé par Benjamin VALLOTTON et des pasteurs retraités: Gabriel BOUTTIER, Emile VINCENT.
    Notre temple attire à Sanary des protestants de France et de l’étranger. Ils viennent en période de vacances avec leurs familles, principalement à Synaya, pension de famille tenure par Madame KELLENBERGER, suissesse protestante. Par la suite, plusieurs d’entre eux s’établissent dans la paroisse comme Monsieur René TISSOT, par exemple, qui rencontrait, à Pâques, à Synaya, Monsieur et Madame Philipe de FELICE, ancien doyen de la faculté de théologie de Paris.
    La vie sociale s’organise. Evelyne SELTZER, conseillère presbytérale, devint en 1947 conseillère municipale jusqu’en 1959. Sous son ministère, la ville créa un foyer de vieillards, une garderie, la distribution de biens de première nécessité aux démunis et la Croix-Rouge se développa, Benjamin VALLOTTON en devint président. On ne peut énumérer tous ceux qui prirent part à la bonne marche de la paroisse, citons tout de même le dévouement quasi quotidien de notre » jardinier », André FABRE qui n a eu de cesse pendant des années de tailler, sarcler, fleurir les abords du temple. Signalons aussi le don de Madame LATUNE de sa maison, «La Bernina », construite avant la guerre à Portissol par le pasteur suisse SARTORIUS, oncle du théologien Karl BARTH, à la Société des Missions de Paris pour y recevoir les missionnaires et leurs familles en vacances. Elle a fonctionné jusqu’à sa vente en 2006 grâce au dévouement de paroissiens fidèles. Parlons aussi des conférences très suivies et des concerts qu’animent entre autres la pianiste Alice DOERR et Marcelle HERRENSCHMIDT, pianiste de grands concerts.
    En 1959, le pasteur Maurice ARBOUSSE-BASTIDE prend en main les destinées de la paroisse, mais il meurt en 1965 alors qu’il souhaitait prendre sa retraite sur place. C’est au cours de son pastorat que le premier tiers du terrain jouxtant le temple au nord peut être acheté grâce à un don.

    1960
    En 1960 s’ouvre le Camp d’Azur, sous l’impulsion du pasteur Charles GUILLON, secrétaire général international des U.C.J.G. (Union Chrétienne de Jeunes Gens), que dirigeront longtemps le pasteur Bernard CHARLES et sa femme. Ce centre de vacances, créé d’abord après la guerre pour le rapprochement des Jeunes Allemands et Français, prendra ensuite le nom de Centre Azur et sera ouvert pendant toute l’année. Il accueillera tous ceux, jeunes et vieux, sportifs et handicapés, tout organisme et toute personne désireux de passer quelque temps sur la côte dans une atmosphère chrétienne et pour une tâche donnée: « . . . Nous tentons d’ouvrir une maison qui s’insère dans le pays et qui vive à partir de l’Évangile sa vocation initiale d’accueil… » En 1965, le pasteur Henri MOUSSIEGT succède à Monsieur ARBOUSSE-BASTIDE. Il préside aux destinées de la paroisse pendant douze années riches et pleines. Madame MOUSSIEGT y a largement participé et nous n’oublions ni les fêtes de Noël avec les enfants de l’école biblique, ni les bouquets somptueux de chaque dimanche. C’est pendant cette période qu’une chorale vit le jour sous la baguette de Philippe BOUREL, et que se fit l’achat du reste du terrain nord, à nouveau grâce à de généreux donateurs. Ce terrain est la propriété de l’Église Réformée de France.
    Grande date aussi que celle de 1970 où, grâce à l’opiniâtreté et la générosité de Madame l’Amiral Jacqueline DEVIE et des dons de beaucoup, un orgue à tuyaux de 5 jeux voit le jour, construit par le facteur d’orgue Athanase Dunand à Villeurbanne (deux claviers de 56 notes : bourdon 8’, principal 4’, cymbale 2 rangs ; quintaton 8’, flûte 4’, doublette 2’, tierce 1’2/5). Les concerts alors reprirent de plus belle avec la participation d’organistes talentueux de France et de l’étranger. En 1975, l’orgue est complété, par Jean Dunand à Villeurbanne, d’un pédalier de 42 notes (42 tuyaux en bois ou en alliage d’étain ; soubasse 16’, basse 8’).

    Grande date aussi que celle de 1970 où, grâce à l’opiniâtreté et la générosité de Madame Jacqueline DEVIE et de Monsieur Jean-Claude JOYÉ, et des dons de beaucoup, un orgue à tuyaux de 5 jeux voit le jour, construit par le facteur d’orgue Athanase Dunand à Villeurbanne (deux claviers de 56 notes : bourdon 8’, principal 4’, cymbale 2 rangs ; quintaton 8’, flûte 4’, doublette 2’, tierce 1’2/5). Les concerts alors reprirent de plus belle avec la participation d’organistes talentueux de France et de l’étranger. En 1975, l’orgue est complété, par Jean Dunand à Villeurbanne, d’un pédalier de 42 notes (42 tuyaux en bois ou en alliage d’étain ; soubasse 16’, basse 8’).

    Parallèlement, Madame Colette BRUGEROLLES crée le «Festival de Provence», soutenue par le chanoine GALLI. Pendant deux décennies à partir de 1972, ce festival enchantera chaque été les estivants et les Sanaryens mélomanes. Monsieur Jean-Claude JOYÉ prend une grande place dans l’organisation matérielle de ces concerts qui ont lieu dans les cadres les plus prestigieux de la région. Chacun d’eux est suivi d’une réception chez Madame BRUGEROLLES où les artistes sont remerciés et entourés.

    1971
    En 1971, Madame Françoise FABRE fait démarrer son club d’enfants qui prend rapidement de grandes proportions puisqu’elle accepte chaque samedi après-midi tous les enfants de Sanary désireux de chanter, jouer et de rapporter chez eux les objets fabriqués sur place. Ceci implique une équipe d’animatrices solide, fidèle, habile et imaginative. Madame FABRE mène le tout avec humour et savoir-faire. La paroisse abrite le club et prend en compte les assurances. C’est ainsi que le «Club des enfants» groupe près d’une centaine de participants de la commune.
    Et l’histoire continue avec le grand projet qui naît sous la présidence du pasteur MOUSSIEGT et qui va se continuer sous celle du pasteur Henri DUBOIS, arrivé en 1975: la construction d’une salle et l’agrandissement du presbytère. C’est une très belle histoire qui montre que même avec des petits moyens, mais avec de la volonté, du courage, de l’enthousiasme et un esprit d’équipe exceptionnel, on peut réaliser un beau projet qui semble un peu fou. La paroisse de Sanary ne possédait que de très petits locaux alors qu’elle se développait au fil des ans. Il devenait nécessaire et urgent qu’elle puisse disposer de moyens plus conséquents. Or, à proximité du presbytère et du temple se trouvait déjà un terrain idéal et inoccupé: esprits et imaginations se mettent en marche.
    Le Conseil Presbytéral décide que l’association cultuelle se constituera «maître d’œuvre», qu’elle fera appel à des professionnels pour les travaux délicats, le reste étant assuré par une équipe exceptionnelle qui a refusé la moindre heure de repos pour venir travailler sur le chantier. Eric VERDEIL (fils du pasteur Max VERDEIL), Jean-Luc MOUSSIEGT (neveu du pasteur) et Henri FABRE en sont la locomotive. Samedis, dimanches, congés annuels et souvent une partie des nuits ont servi à construire une salle magnifique avec ses dépendances ainsi que l’agrandissement du presbytère. Aucun professionnel n’a participé à la plomberie, à l’électrification, aux plafonnages, menuiserie et ébénisterie. Une atmosphère chaleureuse éclatait plus particulièrement le samedi à midi, au moment du repas apporté par l’équipe des cuisinières. Il faut aussi remercier les donateurs: leur générosité a permis de réaliser une salle plus belle que prévue. C’est aussi le trésorier compétent qui doit à présent faire face aux conjonctures des comptes et au remboursement de l’emprunt. Ce sont les conjoints des bénévoles: certaines épouses ont accepté pendant deux ans de passer seuls avec leurs enfants leurs soirées, leurs dimanches et leurs vacances. Tous se sentaient concernés. Mais l’atmosphère a été brusquement ternie par l’atroce accident survenu au maître d’œuvre Henri FABRE et par sa disparition.
    L’inauguration eut lieu le 16 avril 1978 sous la présidence du pasteur Gérard MERMINOD, président du conseil régional des Églises Réformées de France, à laquelle participait le maire de Sanary, Monsieur BRUNEL, qui remercia la communauté protestante pour son esprit d’ouverture. L’accident survenu à Henri FABRE fut une terrible épreuve que tous les membres ont ressentie cruellement, Monsieur BRUNEL remit à Madame Françoise FABRE la médaille d’honneur du conseil régional du Var. Monsieur MERMINOD conclut:
    « Hier, aujourd’hui, demain, n’est-ce pas l’histoire de notre humanité, chacun construisant dans son temps ? Les portes de la salle sont grandes ouvertes, les Chrétiens n’ont jamais été appelés à rester entre eux. Puissent les portes rester ouvertes sur le monde qui nous entoure. »
    Madame Germaine de la MORSANGLIERE et Madame Evelyne de l’ESCALE, durant de nombreuses années, réunissent autour d’elles une équipe de dames dynamiques pour organiser des rencontres les vendredis après-midi. Elles font appel à des personnalités qui développent chacune le sujet de sa compétence.

    5) Les années 1980 et 1990 (par Jean-Paul PERRET)

    1984
    Appelé par le Conseil Presbytéral à la suite du départ à la retraite du pasteur Henri DUBOIS, le pasteur Jean-Paul PERRET occupe le poste, heureux de venir habiter avec sa famille un des plus jolis presbytères de France.
    Le fichier paroissial contient quelque 300 adresses, dont 80 à La Seyne et 25 dans les communes avoisinantes (Ollioules, Bandol, Le Beausset, La Cadière, St. Cyr, Le Castellet). Le secrétariat, assuré le jeudi matin par Mme FABRE et quelques bénévoles, recense 150 familles connues, 100 personnes seules, 60 personnes et familles « porteuses ». La présence, sur le territoire, d’une trentaine d’enfants de 8 à 12 ans et d’une vingtaine de jeunes de 13 à 16 ans, indique que la catéchèse est un pôle de travail essentiel. Le pasteur et sa femme essayent d’organiser au mieux cette tâche: rencontrer les parents pour les inciter à se mettre « dans le coup », rechercher des monitrices d’École Biblique, et les former (en utilisant les manuels édités par la SED, Société des Écoles du Dimanche, encore existante…), décider des adultes à participer à la catéchèse des ados (répartis en 3 années), aménager des horaires hebdomadaires acceptables pour tous (un peu la quadrature du cercle parfois !), assurer le transport des jeunes les plus distants, faire fonctionner un covoiturage, préparer des cultes parents -enfants réguliers, etc….
    Toute la paroisse se réjouit du don de Mme et Mr THOMA : deux beaux vitraux, réalisés à Taizé par le frère Eric de SAUSSURE, qui illuminent le fond du chœur. N’oublions pas les gros efforts toujours renouvelés à l’occasion des ventes qui furent longtemps semestrielles. On décida en 1988 d’en remplacer une par une journée d’offrandes en été, ne gardant que celle d’hiver.
    En 1990, le temple de la Seyne, est remis à neuf par quatre paroissiens: Jean GERIN, Gérard LACROIX, Raymond MANIVET et Marc MOLLIER. L’inauguration a eu lieu le dimanche 13 mai 1990. Sa salle du premier étage ne demande qu’à servir. L’avenir est ouvert!
    À l’initiative du pasteur Christian DAVAINE, directeur du Centre Azur, et de Marie-Claude PELISSIER, fut créé le groupe REVE (Réfléchir Et Vivre Ensemble) pour inviter les post-catéchumènes à poursuivre leurs réflexions et à rencontrer d’autres personnes, notamment ceux des autres paroisses avec lesquels le groupe fusionnera. Ils participeront activement au Synode Régional des Jeunes.
    Un Conseil Presbytéral renouvelé prend un peu plus en compte l’ensemble de la vie de l’Église locale, aucun secteur ne devant rester la «chasse gardée » du pasteur. La paroisse est quadrillée avec des responsables de quartiers, précieux auxiliaires du ministère pastoral. Le Conseil décide de transformer l’Assemblée Générale peu fréquentée en un mini-synode paroissial, d’une journée entière où rapportent les divers responsables et porteurs des projets.
    Le diaconat paroissial, un peu marginal, disposant de faibles moyens, se structure en devenant une Association loi 1901 (indépendante de l’Association Cultuelle), pilotée par Juliette DAVAINE et Evelyne DE L’ESCALE.
    Le Club d’enfants, initié par Mme Françoise FABRE, continue de fonctionner le samedi après-midi avec quelques bénévoles.
    Le deuxième dimanche du mois, à l’initiative de M. et Mme Robert BRUSTON, un repas en commun réunit des personnes seules (et ceux qui veulent) pour prolonger et concrétiser la célébration de la Sainte Cène.
    La paroisse remplit sans difficulté ses engagements financiers. Mais un certain nombre de problèmes matériels sont à résoudre:
    Des lézardes apparaissent au plafond et aux murs de la partie Est du temple révélant un tassement du chœur qu’il fallut soutenir en enfonçant jusqu’à un sous-sol plus dur des piquets de soutènement.
    La cloison séparant le temple en deux parties est abattue afin que l’assemblée jusque-là coupée en deux, soit enfin réunie. Au grand dam de quelques personnes, qui préféraient sans doute pouvoir arriver en retard ou s’enfuir avant la fin par la porte latérale, sans être remarquées…
    Le chauffage, mal assuré par des poêles à mazout malodorants est remplacé par des poêles à gaz (nécessitant l’adduction du gaz jusqu’au temple).
    Le mécanisme et la soufflerie de l’orgue montrant quelques déficiences sont remises à plat et l’instrument accordé par des spécialistes, avec le soutien financier des amis de l’orgue qui avaient procédé à son installation en 1970.
    M. Ferdinand BERNHARD, maire de Sanary et conseiller général, considérant notre lieu de culte comme un espace culturel ouvert à la cité, obtient du Conseil Municipal et du Conseil Régional d’importants subsides pour nous aider à financer nos travaux. Le temple et la salle Fabre sont disponibles pour concerts, conférences et autres animations publiques. La vie culturelle se développe, en liaison avec la Commission Culturelle municipale.
    Le Centre Azur, activement géré par Christian et Juliette DAVAINE, offre un espace commode avec des salles aménagées pour rencontres et restaurations. Les ventes Kermesses d’hiver et les fêtes d’Écoles Bibliques au printemps y ont lieu régulièrement. Le Conseil d’Administration accueille également des rencontres consistoriales et régionales.
    Il est indispensable qu’un projet d’église reste le souci majeur au Conseil Presbytéral, soutenu et porté par des personnes motivées – grâce soit rendue à celles qui existent et sont sur la brèche – et qu’une vie associative aussi ouverte que possible se poursuive avec la cité.
    Le dialogue œcuménique avec l’Église catholique est à poursuivre, en dépit des réticences, avec ceux qui sont convaincus de la nécessité d’un témoignage commun.

    1994 (par Max BOURGEOIS)
    Après le ministère de Jean-Paul PERRET, la paroisse doit passer un tour, (une année sans pasteur), en fait elle en aura deux: Roger BERTRAND, jeune pasteur retraité, et Patrick KELLER, étudiant en théologie. Sous l’impulsion de Patrick et sa femme Ilona et de Claire MACIUK, un nouveau groupe va voir le jour: le groupe «Autour de minuit». Des jeunes couples et des célibataires se donnent un rendez-vous mensuel autour d’un repas pour discuter et refaire le monde. Comme cela n’est jamais fini, autour de minuit, les participants se disent « à la prochaine … »

    6) Les années 1995 à 2007 (par Max Bourgeois)

    1995 – 1999
    En juillet 1995, Sylvia ILL vient soutenir cette volonté de rajeunissement de la paroisse. C’est la première femme pasteur de la paroisse de Sanary-La Seyne.
    Elle va contribuer à stabiliser le groupe «Autour de minuit» qui permettra à la paroisse d’offrir un lieu d’accueil et d’enracinement à la génération qui fait souvent défaut dans la vie des paroisses, les 20 à 50 ans.
    Au temple de La Seyne, des travaux importants sont entrepris avec une équipe emmenée par Jean GÉRIN. En 1997 une opération « Portes ouvertes » signale cette volonté d’ouverture sur la cité de ce lieu de culte. Symboliquement une porte vitrée transparente est installée à l’entrée au 1bis rue Taylor. Un catéchisme pour adultes y est proposé, ainsi qu’une permanence.
    À Sanary, sur une idée de Sylvia, Jacques COUZINET relance les concerts au temple, 17 concerts porteront le label «Musique au Temple ».
    Divers travaux sont réalisés, cela va de la consolidation des fondations du temple et de l’étanchéité de son toit jusqu’à la clôture du parc, coté Est, sans oublier la restanque sur laquelle désormais nous prenons tous nos repas en plein air.
    Deux changements ont touché au culte, c’est dire que cela ne s’est pas fait sans commentaires: les recueils «Nos cœurs te chantent» ont cédé la place aux cantiques « Arc en ciel », et l’heure du culte a été avancée de 11h à 10h30.
    Enfin Sylvia a lancé avec le Père ADRIEN «Les Tables Ouvertes ». Chaque jeudi midi, un repas est servi à tous ceux et toutes celles qui simplement recherchent un lieu d’écoute et de partage. Quatre équipes œcuméniques assurent ce service qui permet à un nombre variant entre 60 et 80 personnes de prendre un repas très convivial. Claude COUZINET et Marie-Claude PÉLISSIER sont les responsables d’une de ces équipes.

    1999 – 2007 (par Max Bourgeois)
    La ville de Sanary conforte ses liens internationaux en élargissant les jumelages de ville à ville, après Bad Säckingen elle établit un jumelage avec Pukersdorf en Autriche, Luino en Italie et Koscierzyna en Pologne.
    En juillet 1999, la paroisse protestante fait appel au pasteur Max BOURGEOIS qui était pasteur à Bonn dans le cadre des Églises de la CEEFE (Communautés Évangéliques d’Expression Française à l’Étranger) .
    Ces premières années du nouveau siècle ont été marquées par plusieurs initiatives allant toutes dans le sens d’une plus grande ouverture sur la cité:
    Sous l’impulsion de Marie Claude PÉLISSIER, les questions religieuses sont discutées dans un lieu public sous la forme d’un «Café Théologique ». Le premier lieu fut le Brasil’café à Portissol, cette manifestation œcuménique mensuelle s’est déplacée ensuite au restaurant « La Flambée ».
    En 2004 avec le concours de Sabine GERNIGON c’est la rénovation du temple qui fait l’objet d’un grand chantier. La mise aux normes de sécurité et les travaux nécessaires pour rendre l’accès plus facile nous ont entraînés à presque tout refaire, du sol au toit. Ces travaux ont été conduits par l’architecte René ACHARD et une équipe très dynamique autour de François PÉLISSIER, Wolf ERPELDING, Eric BARRILLON et Jean MUHLETHALER qui en a oublié une de ses œuvres de sculpteur dans le jardin: «Eve». Le 18 mars 2005, l’inauguration du temple rénové a été dignement célébrée en présence de notre maire Ferdinand BERNHARD qui nous a apporté le soutien décisif de la municipalité et du Conseil Général.
    Les Floralies ont contribué à faire connaître notre Église à une foule très nombreuse de visiteurs, le temple était l’un des sites de cette manifestation artistique qui jouit d’une large réputation.
    Les concerts au temple ont pris un rythme soutenu avec le festival de septembre, un concert chaque semaine durant ce mois où il fait particulièrement bon venir à Sanary après la forte vague des touristes de l’été. Une nouvelle association baptisée « Art et Rencontres » organise les concerts et le café théologique, sous l’impulsion de Marie-Claude Pélissier, qui en a été très longtemps la présidente.
    L’ouverture a été aussi en direction de l’Afrique, Simone LUGBULL et Sylviane BENSA ont établi une relation Nord-Sud avec une paroisse à Dédougou au Burkina Faso. La paroisse protestante continue à étendre son rayonnement tout en ressentant le besoin d’être sans cesse renouvelée de l’intérieur. Notre reconnaissance va vers le Seigneur de l’Église qui nous a donné de recevoir de nouvelles impulsions venant de l’extérieur.
    Le temple de La Seyne, qui est à l’origine de notre présence protestante dans la région, après avoir connu des années difficiles, est maintenant animé d’une nouvelle ferveur. Laurent LENNE en a fait la Chapelle de l’unité en s’inspirant de la spiritualité de Taizé.
    À Sanary, nous avons lancé le programme des «Parcours Alpha», une méthode qui nous vient de Londres et qui est reprise avec bonheur dans les Églises protestantes et catholiques.

    2008 à 2015
    Venant de la paroisse de St-Cloud en région parisienne, la pasteur Ottilie Bonnema arrive à l’été 2008.

    « Je suis née en 1957 aux Pays-Bas au bord du Rhin, sous les larges cieux du Nord, au bord de l’eau, le nez dans le vent, l’horizon au loin. J’ai fait mes études de théologie aux Pays-Bas aussi, pour arriver en France en 1986 dans la paroisse de Dole dans le Jura. Changement de décor, découverte du protestantisme français en dissémination, cultes autour d’une table de cuisine, vignes et montagnes. Après un court passage dans l’Ariège, je suis arrivée en région parisienne en 1991, pour rester 7 ans comme pasteur à Clamart et 10 ans à Saint-Cloud. J’y ai eu deux fils, Mathias, 16 ans, qui habite chez son père à Montpellier et Timothée, 14 ans, qui habite chez moi. Je crois que je suis un pasteur heureux de l’être, curieuse d’aller à la rencontre de nouveaux visages, de découvrir une autre culture française encore. À part la paroisse, j’aime la sculpture, en faire et en regarder, les balades, le vélo, le cinéma, les livres, l’eau et le vent (c’est une constante).
    Me voilà devant un nouveau changement d’horizon, dont je suis très heureuse, même si je n’ose presque plus annoncer que je vais à Sanary sur Mer après la sortie du film « Bienvenue chez les Chtis » ! (septembre 2008)

     La Bonne Nouvelle ne se garde bien qu’en la transmettant, racontez-la à votre tour…..

    L’assemblée générale du 22 mars 2009 note déjà la « redynamisation de l’école biblique », « grâce au choix du dimanche » pour cet accueil des plus jeunes. Et Ottilie « a pu réunir une dizaine de visiteuses et visiteurs » et mettre en place un groupe de visiteurs. Le Parcours Alpha entame sa 9e session. Frédéric Thomas présente « Autour de minuit », le pasteur Philippe Soullier « Partage et Prière », Udivine Triplet « le parcours biblique post-Alpha », et Wolf Erpelding l’équipe « Bricolage-Jardinage ».
    La fête de novembre 2010 a pour thème « le moulin ».
    L’assemblée générale du 20 mars 2011, à travers le rapport moral, constate qu’il « n’est pas possible de faire état de toutes les actions réalisées au cours de l’année… Prière des femmes, parcours Alpha, culte confirmation, veillée ACAT, tables ouvertes, repas de juin, feuilleton de l’été… journée caté avec pirogues tahitiennes, synode régional des jeunes, rencontre avec les autres religions, défi Michée… ».
    GR28 : un « grand rassemblement » des Églises réformées de la région PACCA a lieu le 28 mai 2011 au domaine de La Castille à La Crau. En novembre a lieu un voyage œcuménique en Israël, coanimé par Ottilie.  La fête de fin d’année a pour thème « les anges ».
    La paroisse organise le Synode régional, au Centre Azur, en octobre 2012. En décembre 2012, les rencontres de l’Avent, « Noël vient chez vous », rassemblent plus de 70 personnes en 9 réunions.

     Église protestante unie

    L’assemblée générale extraordinaire du 2 décembre 2012 adopte les nouveaux statuts de l’association cultuelle de l’Église protestante unie de Sanary – La Seyne. Ottilie Bonnema avait participé, comme déléguée au Synode national, aux multiples rencontres et synodes préparatoires à la réunion de l’Église réformée de France et l’Église Evangélique luthérienne de France.
    L’assemblée générale du 17 mars 2013 rappelle la Fête de l’Église de novembre 2012, avec le thème des poissons. Ottilie accompagne Nicolas Rocher pour un stage d’un an.
    Début 2013, Ottilie met en place un culte mensuel à la maison de retraite du Verger à Sanary, un mardi après-midi par mois. Le temple de La Seyne accueille plusieurs parcours Alpha jusqu’à celui d’octobre 2014 à février 2015 (le n° 17). Le temple de La Seyne s’anime aussi deux fois par an, avec la Veillée de Noël le 24 décembre au soir, et le culte du Vendredi Saint.
    Ottilie participe en mai 2013 au premier Synode national de l’Église protestante unie de France, à Lyon.
    Le café biblique se déplace à La Chocolaterie, toujours animé par Ottilie avec Dominique et Françoise Semont.
    L’assemblée générale du 23 mars 2014 note toujours le succès de l’école biblique avec le culte des familles une fois par mois ; la célébration œcuménique de janvier 2013, à l’église St-Nazaire, et la Journée mondiale de Prière en mars au temple ; la fête de novembre 2013 avec le thème « l’homme à la lanterne » ; l’évaluation du ministère d’Ottilie en décembre et le vote favorable du Conseil presbytéral pour la poursuite de son ministère.

    En 2014 et jusqu’en 2016, sous l’impulsion de François ROSSIER, président du CP, de Wolf Erpelding , trésorier et de Marie-Claude Pelissier, présidente d’Art et Rencotres, sont entrepris des travaux d’entretien et de mise aux normes de sécurité électrique et de conformité pour les handicapés dans nos locaux : le temple, la salle paroissiale : salle Fabre et le presbytère. L’ensemble des travaux est évalué pour un montant de 78000 €. Une partie est financée par la paroisse, l’autre partie par des subventions de la mairie de Sanary, la région PACCA de notre église et l’association allemande GAW (Gustave Adolpf Werk).

    Départ pour un nouveau ministère

    Mais en novembre 2014, Ottilie nous annonce son départ fin juin 2015, pour le poste de pasteur aumônier auprès de la Fondation John Bost à La Force.
    L’assemblée générale du 22 mars 2015 est donc la dernière pour Ottilie. Nous nous remémorons le culte café-croissants de mai 2014, la fête de novembre 2014 sur le thème de l’âne, les rencontres de l’Avent, les rencontres sur « les thèses 2017 », sa participation spirituelle au catéchisme ou encore aux Parcours Alpha, les cultes au Verger, les cultes familles, sa présence aux tables ouvertes, son animation du café biblique…
    Le synode national de mai à Sète est aussi le dernier pour Ottilie, comme la fête de l’aïoli le 21 juin. La paroisse rassemblée est triste de voir partir Ottilie, mais lui souhaite un ministère béni à la Fondation John Bost !

    Au revoir, Ottilie (article dans Echanges, juin 2015)

    Elle nous est venue de tout là-haut, de Hollande, oh bien sûr, pas directement. Son ministère dans l’Eglise réformée l’avait conduite à différents postes avant celui de Sanary-La Seyne.

    Ottilie s’appuie souvent sur une œuvre d’art pour conduire notre réflexion lors de ses prédications… Imaginons son départ prochain avec le tableau de Monet « Pont dans le jardin ». Pour des questions de copyright nous ne pouvons le reproduire ici. Mais vous l’avez sans doute déjà vu. C’est un pont blanc en arc de cercle au-dessus d’une rivière qui renvoie le reflet du ciel et des arbres. Les couleurs dominantes sont le rose, le bleu clair et le jaune.
    A gauche de ce pont, c’est notre paroisse qu’elle quitte : un beau jardin accueillant aux couleurs chatoyantes. Chaque massif a été cultivé avec soin respectant le rythme de chacun. Ainsi se sont succédé les veillées de réflexion, les moments de prière au plus proche de nos anciens, les week-ends avec les catéchumènes, l’invitation faite aux tous petits à venir participer à la cène et aux baptêmes. Ottilie sait donner la place à chacun, solliciter les énergies et mettre en action les compétences. Nous l’avons suivie sur cette belle allée rose qui parfois déborde un peu, pour notre plus grand plaisir, sur des cultes autrement ou des dimanches café-croissants. La participation de notre paroisse aux activités locales, aux rencontres œcuméniques aux cafés bibliques sont autant d’occasions mises en place par Ottilie pour faire rayonner la Parole. C’est la force de son sourire d’accueil, de son regard de lumière profonde qui semble ôter un à un les masques dont nous nous affublons. Le sourire et le regard d’Ottilie sont des éléments de sa théologie vivante, une théologie qui n’affirme pas mais qui invite l’autre à prendre sa part de parole.De l’autre côté du pont, tout reste à découvrir. Un autre jardin l’attend : la Fondation John Bost l’a en effet appelée. Nul doute que ce jardin sera tout aussi beau.
    Juillet 2015 à juin 2016, une année sans pasteur.

    Un leitmotiv : « on ne lâche rien »… Les activités se poursuivent, de nombreux pasteurs, actifs ou retraités, président les cultes, ainsi que les prédicateurs de Sanary-La Seyne et de Toulon.

    Juillet 2016, arrivée de Noémie Woodward, avec son mari Samuel et leurs trois enfants William, Madeleine et James, pour de nouvelles expériences et de nouvelles relations spirituelles et personnelles.

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