Aumônerie des prisons

Deux aumôniers

Une prison est située dans l’ouest du Var, à La Farlède, à l’est de Toulon. L’aumônerie protestante des prisons y est assurée par deux personnes de notre Consistoire.

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Marie-Noëlle Pélissier, de l’Église protestante unie de Sanary-La Seyne, et Daniel Peyret, de l’Église protestante unie de Hyères, vont à la prison de La Farlède plusieurs fois par mois.

«L’essentiel de notre action consiste à visiter les détenus en cellule, soit sur leur demande, soit spontanément de notre part, et ceci à raison de 2 fois par semaine en général.

Des activités collectives sont aussi proposées aux détenus : une étude biblique hebdomadaire, un culte mensuel. Nous offrons gratuitement des Bibles, des Nouveaux Testaments, et un calendrier biblique, à ceux qui en demandent. »

 

Pouvez-vous nous présenter cette prison ?

Le centre pénitentiaire de Toulon-la Farlède a été mis en service le 25 juin 2004, en remplacement d’une ancienne prison dans le centre de Toulon. Il est situé sur la commune de La Farlède, dans le ressort de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, du tribunal judiciaire de Toulon, et dépend de la cour d’assises de Draguignan. Sa capacité opérationnelle est fixée à 626 places pour les personnes détenues majeures, de sexe masculin, condamnées ou prévenues (détention préventive, instruction en cours, en attente de jugement).

Pourquoi une aumônerie des prisons ?

L’objectif de l’aumônerie est un accompagnement spirituel et humain dans un contexte contraignant.

Nous ne sommes pas là pour juger ni excuser (c’est le rôle de la justice humaine),
mais nous témoignons de la Bonne Nouvelle du Dieu d’amour, qui accueille inconditionnellement chaque homme, et lui offre le salut et le pardon gratuit en Jésus Christ.

 

 

 

 

La préoccupation des personnes détenues est au cœur de toute la Bible et du message du Christ.

Dieu ne rompt pas le dialogue avec Caïn, même après le passage à l’acte, et il met un signe distinctif pour qu’il ne soit pas tué.
Jésus accueille le larron sur la croix à ses côtés alors qu’il devait être un meurtrier (évangile de Luc, 23, v39-43).
Jésus dit aussi : « J’étais en prison et vous êtes venus me voir » (évangile de Matthieu, 25, v36).
L’apôtre Paul invite les chrétiens à visiter les prisonniers.

 

 

Pourquoi les détenus souhaitent-ils une rencontre avec un aumônier ?

Les détenus ne recherchent pas systématiquement une religion, mais quelque chose, quelqu’un, qui va pouvoir les aider à rester debout. Ce sont des personnes comme vous et moi avec un parcours de vie rompu. Les rencontres sont très riches, certains détenus connaissent très bien la Bible, ou sont très intéressés par l’histoire, la nature, la musique, le dessin, les échecs, la soif d’apprendre … ou de se laisser découvrir par une écoute et découvrir ainsi ce qui est au fond de leur histoire.

Nous avons des échanges souvent passionnants. Et même si parfois c’est difficile de prendre la route pour aller rencontrer les détenus, nous ressortons presque toujours pleins de joie et d’énergie. Les fois où ça va moins bien viennent de difficultés liées à l’administration pénitentiaire (certains surveillants ne comprennent pas vraiment notre présence) ou une détresse ressentie sans pouvoir en apparence aider….

Comment l’État reconnaît-il l’aumônerie des prisons ?

L’aumônier assure la mise en œuvre d’une liberté fondamentale, la liberté d’exercice du culte. Il permet ainsi à des personnes qui en sont privées, d’y avoir accès. Tout en posant le principe de la séparation des Églises et de l’État, la loi du 9 décembre 1905, dans son article 2 alinéa 2, consacre le service de l’aumônerie des prisons et, par exception, admet même que ses dépenses pourront être prises en charge par l’État.

Au chapitre de l’exercice des droits et obligations des personnes détenues, le code pénitentiaire organise le cadre collectif et individuel de l’assistance spirituelle, qui garantit une autonomie certaine aux aumôniers. Ainsi, les personnes détenues peuvent s’entretenir avec un aumônier aussi souvent que nécessaire, hors la présence d’un surveillant, dans un local prévu ou leur cellule, même en cas de sanction.

Depuis le décret du 3 mai 2017, un diplôme universitaire de formation civique et civile est exigé pour pouvoir exercer notre mission. L’Université de Strasbourg, en particulier la faculté de théologie, organise un ensemble de cours menant à un diplôme validé par l’État. Ces cours ont lieu en partie sur place et en partie à distance.

Quelles sont les religions reconnues par l’État ? L’État reconnaît sept cultes : les trois confessions chrétiennes (aumôniers catholiques, protestants, orthodoxes), l’islam, le judaïsme, le bouddhisme, et les Témoins de Jéhovah. Chaque culte a un aumônier national qui est en lien avec le Ministère de la Justice. Les aumôniers protestants sont au nombre de 350 environ, ils sont envoyés par leur Église, agréés par la Fédération protestante de France, et par le Ministère de la Justice. Il y a environ 700 aumôniers catholiques et 220 aumôniers musulmans.

Les aumôniers protestants témoignent et partagent informations et réflexions sur ce blog (site Regards Protestants).

Quelques chiffres

(source : rapport d’activité, administration pénitentiaire La Farlède, 31 12 2020)

Les tranches d’âge les plus représentées sont la tranche 30-40 ans et la tranche 41-50 ans qui correspondent respectivement à 25,2 % et 22,2% des personnes détenues. Les jeunes majeurs ne représentent que 12,2 %, et les séniors 3 %.

16,60 % des personnes détenues sont de nationalité étrangère

(Source : Ministère public)

A la fin de l’année 2020, la population carcérale nationale représentait environ 65 000 personnes, les hommes environ 94 % de la population carcérale, les femmes près de 5 % et les mineurs environ 1%.

Le Ministère de la Justice note une augmentation du nombre de détenus : 74 500 détenus écroués au 1er août 2023, pour 60 562 places opérationnelles. La densité en milieu carcéral est passée de 107,5 % en 2021 à 122 % en 2023.

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Le Ministère de la Justice, Paris, place Vendôme

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