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Billets du mois Archives
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Notre « diaconie » est un regard tourné vers tous ceux qui ont un besoin, matériel, spirituel, psychologique. Notre mission est de voir les souffrances cachées ou pas, de donner notre temps, notre aide. L’Église offre à des groupes de gens de bonne volonté des structures efficaces : entraide protestante, visiteurs, réunions à thème pour partager activités, loisirs, repas, prière. La Cimade, Welcome sont actifs sur tous les fronts, au près comme au loin : logement, alphabétisation, soutien financier, partage de savoir-faire.
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Billet de juin 2022
A la mode de chez nous
Certains portent des habits sacerdotaux à la ville comme à la scène, ou des vêtements austères pour être reconnus. Cette posture confessante rassure.
Or nous ne voulons pas que la mode nous enferme dans une caste sociale ou religieuse. Ado, j’allais au culte en socquettes, gants blancs, jolie robe et pire la confirmation nous vêtait en mariées ! Qui s’en souvient ?
Mes filles vont au culte en jean ou en minijupe. La mode a libéré la femme. Les protestants n’en font pas un sujet : c’est second. Si on aime, libre à nous de suivre les tendances, pas les diktats, sinon peu importe. Au temple comme en ville c’est comme chez MacDo : venez comme vous êtes. Ce qui compte, c’est qui vous êtes à l’intérieur, libres aussi de donner une image chic à l’extérieur, ou juste décontractée.
Notre image est le langage qui dit ce que nous voulons partager. La mode est un code à décliner en liberté.
Sachons voir ce que l’autre veut cacher ou montrer, sans préjuger de son style ou de sa carapace. Dieu nous a créés nus, ne faisons pas de la mode une religion.
Mireille Comte
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Billet de mai 2022
Église et homophobies
Église : Communauté, membres du corps du Christ. Accueil de l’étranger, partage et respect des différences, amour de l’autre, tout autre a une part de divin. Chacun est le bienvenu, avec ou malgré ses croyances, ses pratiques, sa différence.
Tu aimeras ton prochain comme toi-même !
Phobie : Peur irrationnelle, incontrôlable et maladive dont l’objet est sans danger.
Homophobie : Peur ? Pire : rejet, dégoût, incompréhension, refus, jugement, haine, horreur, diabolisation, péché mortel. Alors Église et homosexualité inconciliables ? Cherchez l’erreur. Quelle Église a le droit de juger, rejeter, refuser de comprendre et d’accepter l’autre tel qu’il est ? Accueillir l’autre n’est pas vouloir être comme lui, mais le respecter et remettre à Dieu de l’aimer. Qui décide que tel autre est pécheur, est dans le péché ? Qui rejette cet autre qui voudrait trouver sa place dans « notre » Église qui ne nous appartient pas, s’exclut de la communauté par son intolérable intolérance.
Pour être en phase avec ma foi, je rejette l’homophobie, je regarde la personne, son intimité lui appartient.
Mireille Comte
Billet d’avril 2022
Pardon et repentance
A l’heure où j’écris, Poutine envahit l’Ukraine, berceau de la « Grande Russie ». Tous sont frères, se repentiront-ils de s’entre-massacrer ?
La repentance, plus qu’ailleurs, se doit horizontale, réciproque. Pour ces peuples de croyants, ça veut dire : retour en arrière, vers soi et retour à Dieu. Qui remet sa faute à Dieu est déjà sauvé, si sa foi et son amour le guident.
Poutine n’a pas d’affect, il est seul, religieux mais sans Dieu, irrecevable ! Qui peut pardonner cette horreur ? Peut-être Zélensky, ce héros qui défend son pays debout, à côté du Christ, boutant les oligarques hors du temple, prêt à donner sa vie pour sauver son peuple. Pourrait-il pardonner cet homme qui ne se repent pas ? Le pardon est la finalité de la repentance.
«Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons». Dieu remet notre dette principale si nous effaçons entre nous nos dettes. Nous sommes tous membres du corps du Christ, pardonnés par son sacrifice, sauvés par la grâce.
Il faut remettre à Dieu les pardons impossibles. Lui seul peut pardonner l’impardonnable. Se repent-il encore d’avoir créé l’homme ? Où est-il, « l’homme à son image » ?
Mireille Comte
Billet de mars 2022
A table !
Notre engagement chrétien, c’est suivre Jésus au plus près.
Suivons-le dans son quotidien d’homme. Mettons-nous à table avec lui. On le voit dans des banquets, des noces. Jésus ne mangeait que chez les autres ? Tous honorés de sa présence, espérant une grâce, un service : changer l’eau en vin ? Guérir ?
Notons que pour la Cène il respecte la jauge : 12 convives, pauvre Judas, oui, il faut éjecter le maillon faible. Avec Jésus, si les banquets sont fastueux chez les notables, ailleurs il côtoie les publicains, les collabos, les prostituées, et nous ? A table avec Jésus, pas de portable ni de tablette, mais un dialogue, un partage. Du plus frugal au plus copieux, le repas se partage autant que la parole.
C’est le lieu privilégié de l’échange, de l’écoute dans la détente, la joie, la convivialité. Simple ou raffiné, le repas nous ouvre aux autres, dans la continuité de la prière de reconnaissance qui se vit ensemble.
Jésus nous dit, et Luther le rappelle en grillant des saucisses sur la place, faisant fi des interdits ineptes, comme Jésus s’en moquait : ce n’est pas ce qui entre dans la bouche de l’homme qui est impur, mais ce qui en sort.
Mireille Comte
Billet de février 2022
Toute Église est une institution, basée sur des règles. Les protestants acceptent une structure, la collégialité, pas la hiérarchie d’un pouvoir pyramidal. C’est une domination de l’esprit fort sur le faible, du savant sur le profane, attention danger.
L’Église n’est pas le lieu de la maîtrise de l’autre à qui on impose sa pensée, sa croyance, un endoctrinement furtif. C’est une communauté de partage, d’échange, de respect et d’écoute mutuels, qui font sa richesse. On y vit sa foi, sa liberté, la fraternité où chacun est unique, précieux et opposable.
Ensemble, membres d’un seul corps, frères en Christ, fils du Père, nul autre ne règne sur son prochain. Or la fonction de pasteur, prêtre ou président, peut donner un ascendant dont tous doivent se défier. Qui professe ou prend des décisions pour la communauté doit rester humble et prudent. Les abus s’enchainent avec un sentiment de puissance et d’impunité. Il s’ensuit un effondrement de la valeur de l’Église et une perte de confiance chez les croyants. « Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Certes, mais arrêtons de crucifier Jésus et vivons notre foi tous ensemble, tous égaux.
Mireille Comte
Billet de janvier 2022
Quand les hommes vivront d’amour
Nous sommes fils d’Abraham, fidèles à nos origines hébraïques. Jésus notre frère est juif, de naissance, d’éducation et de culture. Juifs, chrétiens et musulmans ont mêmes racines.
Formons-nous une même famille ? Un cousinage, plus ou moins bien vécu, selon le degré de compréhension de l’autre, dans son langage différent. Les protestants, en lien avec le 1er testament, sont proches des juifs. Notre ancrage dans la culture hébraïque, par la fréquentation des textes anciens, est très prégnant. Nos échanges en sont facilités. Nous partageons la foi en un seul Dieu, avec des sensibilités différentes.
Il est urgent, pour tous les croyants de tisser plus de liens, car nous visons le même but : la paix. Elle est indissociable de la reconnaissance les uns des autres, de la main tendue, du vivre ensemble. Nous luttons contre les mêmes fléaux, l’intolérance, la division, la haine. Il faut construire un monde nouveau, le vieux monde est caduc. Relisons les textes fondateurs, le Cantique des Cantiques, l’Apocalypse et soyons-en renouvelés, réunis dans l’espérance commune, l’amour et la fraternité, pour aujourd’hui et demain.
Mireille Comte
Billet de décembre 2021
Noël ? Noël !
Vous me demandez quel fut mon plus beau cadeau de Noël, je mets mon cœur à nu. ..
Dans mon enfance chaotique, Noël était une trêve magique : les lumières, les beaux jouets, les repas de fête, les chocolats. Je me rappelle une odeur de résine, une poupée Bella, un camion de pompier, un vélo rouge. On croyait au Père Noël, à sa hotte généreuse, mais pas en Dieu. Jésus dans sa crèche, c’était le folklore provençal. Les cadeaux, la fête remplaçaient l’amour, ou peut-être s’aimait-on ainsi. Je ne connaissais rien d’autre.
Vous qui croyez en Dieu, pour qui Noël est un miracle, non un mythe, vous savez que les anges gardiens existent et que Christ choisit de se révéler et se donne à trouver. Alors, j’ai rencontré les messagers qui portent la Parole à qui a soif de la recevoir. Depuis, à Noël, plus que les cadeaux, j’offre tout mon amour. Pour moi, il n’y a plus d’église vide, ceux qui me connaissent savent que c’est mon histoire et qu’il fallait la raconter.
Que Noël vous comble d’amour partagé, c’est le plus beau cadeau de Jésus notre Christ.
Mireille Comte
Billet de novembre 2021
L’Église et les maladies psychiques
Notre époque est pour beaucoup celle des pertes de repères et de la confusion entre désir d’éternité et d’immortalité.
Éthique, religion, construction de soi sont masquées par le voile perfide d’une société de profit, de possession, de déni de l’autre. L’avoir, l’ego, le paraître sont des supports fragiles quand ils font oublier l’être, le devenir pour soi avec le prochain. Un monde « défraternisé » serait en rupture avec la vie, l’amour, la joie et la force d’être ensemble.
Seul, on tombe dans la folie. Si le psy remplace le prêtre, le pasteur, il examine un individu, un cas d’école déjà isolé par sa pathologie.
L’Église accueille un être, le membre du corps du Christ, elle ne soigne pas : elle aime et apprend à aimer, à vivre ensemble. L’Église n’est pas une médecine, le corps, le psychisme sont malades, pas l’âme, ce n’est pas du même ordre, ni de sa compétence.
Elle est du Christ, mais n’est pas le Christ. Or, toutes les souffrances la concernent. Si elle ne peut pas comprendre ni soigner, elle doit accompagner ces malades enfermés en eux-mêmes, parfois hors de portée, au cas par cas, chacun étant une urgence.
Agissons, l’Esprit nous inspire.
Mireille Comte
Billet d’octobre 2021
L’Église anglicane
Tant d’églises pour un seul Christ. Tant de schismes pour un seul Dieu.
Du divorce d’Henry VIII avec le pape est née une église catholique parallèle, innocente de la soif de pouvoir du roi. Rois et papes politiques, vanité, dérision.
Faut-il distinguer foi et doute, conviction et certitude, politique et religion ? Si le pouvoir s’exerce sur les âmes, la politique peut avoir une pertinence, un pouvoir de dire non, qui concerne le chrétien. Certains récusent la présence de la politique dans l’Église. L’homme est un animal politique, penser autrement serait se désengager. Protestants, nous sommes aussi protestataires. L’Église anglicane est un exemple fort, car elle perdure avec un chef, roi ou reine, non religieux.
Pouvoir et politique : danger ! Crosse, mitre, sont de pacotille face au dénuement du Christ. Grades, titres, sont vanité, face à la force de sa Parole intransigeante et exigeante. Il n’y a rien d’autre à savoir, ce qui nous sépare doit nous rapprocher : God save the queen, dit-on outre-Manche, God bless America, outre-Atlantique, et dans un langage universel : Dieu sauve le monde.
Mireille Comte
Billet de septembre 2021
« Défi : provocation au combat ! »
Le ministère pastoral n’a jamais été fixe. Depuis l’apôtre Paul, il y a des ministères en fonction des changements dans l’histoire et l’engagement de tous : « Moi j’ai planté, Appolos a arrosé, mais c’est Dieu qui faisait croître ».
Dans la pandémie, le sacerdoce universel aide à de nouvelles pratiques. Rendre vivant l’outil « Youtube », garder le lien sans la rencontre. Échanger et soutenir autrement.
Avons-nous avancé ? Le pasteur doit anticiper le changement induit, les doutes, le mal-être. Répondre à l’angoisse de jeunes actifs qui ne se tournaient pas vers l’Église, le défi de les retenir. Nos jeunes, un peu perdus, ont montré leurs ressources devant une situation inédite.
Les pasteurs ont dû changer, innover. Ils savent qu’ils existent par la communauté, dans cette relation se prononce la Parole. En surfant sur la pandémie et sur le net, il y a risque de boire la tasse. Le pasteur qui croyait connaître son métier est confronté à une problématique inattendue à chaque changement de poste.
Ce défi est permanent depuis toujours. Homme, femme, pasteur, ou pas, nul ne se baigne jamais dans le même fleuve. Dieu gère le courant.
Noémie Woodward et Mireille Comte
Billet de juillet et août 2021
« Besoin les uns des autres ! »
Le confinement a séparé parents, enfants et petits-enfants.
Souvent quatre générations dans une famille vivent dans l’insouciance et le bonheur. Le manque nous a donné la mesure de l’amour que nous nous portons. Moins de dialogue, de partage, d’échanges spontanés. Snapchat, Skype, téléphone, mails, trompaient l’absence sans remplacer le contact direct. Les générations ne vivent plus sous le même toit, mais restent très proches.
En famille, comme en communauté, les échanges sont riches. On ne se juge pas, on s’écoute. On partage la parole et la « Parole ». La présence, les embrassades, enfin possibles, nous nous retrouvons vaccinés et masqués. Nous avons conscience de mieux nous comprendre. La distanciation n’est pas la distance, ce sevrage a renforcé les liens. Les barrières, les retenues, la réserve que nous avions peut-être, tomberont avec le masque ! Que du bonheur !
Ce qui émerge de ces séparations c’est la conscience accrue que nous avons besoin les uns des autres, et l’urgence de nous dire que nous nous aimons.
Mireille Comte
Billet de juin 2021
« Fraternité ! »
Liberté : pas partout, Égalité : pas du tout, Fraternité : c’est à voir !
Nos valeurs républicaines émanent du christianisme. Quid des sociétés qu’elles fondent ? Il faut ajouter : sororité, respect, bienveillance, partage, solidarité, amour.
Aimer son frère, son prochain, son lointain rejetant les frères ennemis : Abel et Caïn, Romulus et Remus, juifs et palestiniens, républicains et royalistes. Amour fraternel contre guerres fratricides ? Partager la terre en héritage, ou tuer pour nier la fraternité, le partage ?
Jésus dit « ce que vous faites au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous le faites ». Trop défendre la liberté sacrifie la fraternité. Avant de poser tes offrandes, sur l’autel de la finance, réconcilie-toi avec ton frère, ni haine, ni mépris. Un regard, un sourire, une main tendue, suffiraient à voir un frère dans l’étranger !
Ici bas, il est urgent de partager la manne avant qu’elle ne pourrisse et s’évapore dans les coffres de ceux qui veulent la changer en bitcoins. Vivre en fraternité avec toute la création, c’est vivre en Christ.
Mireille Comte
Billet de mai 2021
« Jésus, reviens ! »
Nous sommes manipulés par ceux qui entretiennent la peur de la Covid. Toutes les affaires gênantes sont occultées par nos gouvernants et la presse : écrite, parlée, télévisée, plus les réseaux dits sociaux qui n’ont rien de social, ni d’éthique. Qu’importe, pourvu que ça nous retourne le cerveau, à coups de contradictions.
On sait que c’est toxique pour nos jeunes. Allez dans la rue demander aux passants dans quels pays sont persécutés les chrétiens. Combien vous répondront alors qu’ils ne songent qu’à sauver leur peau, et défendre leur confort ?
On parle de solidarité, responsabilité, sagesse. La violence qu’on vit partout nous atterre, que faisons-nous pour notre jeunesse ? On a mis nos frères massacrés au niveau des « non urgences ». Leur portent secours des associations, trop peu d’hommes et de femmes de bonne volonté. Ce climat attise les dérives racistes, xénophobes, le discours passe vite à l’action, dérape et se cristallise sur ceux qu’on n’aimerait tuer tous et « Dieu reconnaîtra les siens. ».
Quel gâchis, quelle impuissance des uns et cruauté des autres.
Jésus ! Reviens : ils sont devenus fous.
Mireille Comte
Billet d’avril 2021
« Pâques »
Que sera Pâques cette année ? La joie, l’espérance, ou le deuil et la souffrance ?
Nous sommes au désert où Dieu n’envoie pas la manne. A nous de nourrir nos frères. Le virus est notre ennemi, unissons-nous pour que notre foi déplace les montagnes…
Pessah, commencement, après l’exode hors d’Égypte. Pâques, résurrection. Le Christ vivant est notre victoire ! Le doute, la révolte, l’effondrement des fausses valeurs prouvent qu’on se trompe de société. Élevons nos voix pour le crier. La révolution sera fraternelle. L’humanité ne croit plus aux miracles.
Qui voulait stocker la manne ne trouvait que pourriture. Cette « manne » s’effondre avec les cours de la bourse, absurde. Notre ultime libération sera collective, forte d’une fraternité qui ne se monnaie pas, vers le renoncement à la folie de posséder l’inutile, la richesse, le pouvoir. Libérons-nous de toute vanité, qui n’est qu’apparence.
Voyageons légers pour passer par la porte étroite. A ce prix, Pâques sera notre libération, notre résurrection.
Mireille Comte
Billet de mars 2021
« Jardin »
Le jardin entre ciel et terre. Dieu a ordonné le chaos, entre ciel et terre. L’harmonie, pour que tout être ait un lieu de vie.
Faire d’une terre nue un jardin, avec la pluie, le soleil et des soins. Donner tout son amour et son énergie à une œuvre de beauté et de fécondité.
Construire une architecture végétale, un poème de légumes et de fruits qui nous survive. Réaliser un rêve pour réjouir les yeux, parfumer l’air et assouvir la faim.
Demander avec ferveur à la terre tout ce qu’elle peut offrir pour nourrir tous nos sens, et donner sens à nos efforts. Devenir les « jardiniers du paradis ».
Planter un arbre pour relier la terre et le ciel comme un orant, un arc en ciel. Le regarder grandir avec bonheur. S’élancer avec lui toujours plus haut.
Attendre avec gourmandise la promesse de ses fruits délicieux. Prier, méditer, s’apaiser, se poser, travailler, se reposer, rêver de faire encore mieux, encore plus.
Puiser la paix, l’espérance et l’amour. Veiller sur notre arbre pour écouter, le long de ses branches bruissantes de feuilles, s’envoler nos prières jusqu’au ciel.
Mireille Comte
Billet de février 2021
« Les pauvres »
La misère, c’est loin ! Pourtant, je l’ai rencontrée.
J’ai vu des peuples en haillons, pieds nus dans la fange, des gosses cherchant à manger dans les immondices. J’ai vu des pays où les rats courent sur les trottoirs. J’ai vu un lac où des gens élèvent des poissons à côté de leurs excréments, et leurs enfants en meurent. J’ai vu des bébés couverts de mouches accrochées au sein d’une vieille adolescente !
Et j’ai croisé leurs regards et leurs sourires. Avant, la misère, je ne savais pas vraiment. Ceux qui la vivent ignorent qui les écrase avec les bulldozers de leur bêtise et de leur cupidité.
Seigneur, que n’ai-je pas fait ? Je suis rentrée chez moi, où tout est lisse et tous repus, j’ai mal au cœur, j’ai mal à l’âme, et je bois ma honte avec leur désespoir. Notre société s’écroule et la misère frappe à notre porte, ici, tout près.
Seigneur, comment changer ce monde ? Comment lui rendre dignité et fraternité, humanité ?
Seigneur, montre-moi le chemin. Ceux qui ont vu cela ont changé, les plus courageux sont restés.
Mireille Comte
Billet de janvier 2021
« Les jeunes »
Ecouter les jeunes n’est pas simple. Imaginons-nous à leur âge. Enfants, préados, ados, chacun son langage, chacun ses silences. Respect de la page blanche de leur vie.
Ils ont tant à dire, sans savoir comment : la covid, pas pour eux. Le masque, la distance, trop de contraintes. Le lien social, c’est l’école, le lycée, le Kté, le confinement est aussi la barrière du regard des adultes qui les suspectent d’être jeunes.
Entendons leur sagesse, offrons nos valeurs. Ils cherchent leur place, ils se construisent contre tout ce qui ne leur va pas. S’ils nous font confiance, c’est bien. L’avenir, c’est loin pour se projeter. Leurs rêves les portent. Ils sont heureux, n’ont pas à s’excuser. S’ils ne sont pas au fait de la vie de l’église, ils veulent partager le Christ, dans un lieu où exprimer le champ de leurs possibles, lire la Bible avec leur regard neuf.
Toute en contradictions et paradoxes, cette génération cherche et forge ses repères, avec le viatique que nous lui donnons.
Mireille Comte
Billet de décembre 2020
« Quel Noël ? »
Vite les jeux vidéos, la langouste, les guirlandes, vite garnir la table et le sapin, vite, il n’y en aura pas pour tout le monde.
Les réunions et les agapes, quel casse-tête, on veut saboter votre Noël.
Mais réveillez-vous ! Noël, ce n’est pas ça. Le monde est fragile, il vacille sous de fausses valeurs, il s’écroule sous le poids du lucre, du désamour. Les cadeaux, la grande bouffe ce n’est pas Noël. Il est temps d’ouvrir les yeux et de voir le monde tel qu’il est, pour le construire tel qu’il devra être. Noël, c’est une force lumineuse d’espérance, il n’est pas morose, il ne reflète pas vos frustrations. Noël met la joie et l’espoir où règnent le chaos, le dieu finance. Noël, c’est l’élan qui nous pousse à construire un monde fraternel.
Osons Noël, osons la simplicité, le dénuement, osons cette rencontre inouïe avec l’amour qui nous est offert dans cette belle histoire. Ce nouveau né dans la paille n’est pas fragile, c’est l’avenir de nos enfants, c’est la promesse de la vraie vie, illuminée par cette naissance. Avec lui, nous allons grandir, notre Église va porter haut le vrai sens de Noël.
Mireille Comte
Billet de novembre 2020
« Handicapé mon frère »
Tout ce qui est humain concerne l’Eglise. Nous sommes une communauté agissante, tournée vers le prochain le plus démuni. Le handicap est l’affaire de tous.
Or, comment aider, comprendre, aimer, ceux qui sont si différents ?
L’étranger fait peur, par la mise en tension avec l’inconnu. Seul celui qui vit le handicap peut comprendre. C’est un enfermement, un isolement, voire une prison.
A nous de trouver dans notre cœur les clés qui ouvrent la porte vers ce frère, cette sœur, qui ont besoin de notre reconnaissance. A nous de voir en eux l’humanité, la dignité de tendre la main pour crever cette bulle qui isole. Tous, nous sommes les créatures de Dieu, mais cette différence fait obstacle à notre logique, heurte notre sensibilité.
Cherchons en nous la force d’aider, de donner à l’autre sa place dans cette société qui se déshumanise. Dieu n’envoie pas le handicap comme une épreuve ou une punition. Il aide à porter cette souffrance, mais pas sans notre soutien. Nous demandons souvent que Dieu nous soit en aide, alors que c’est à nous de l’aider, d’agir, de nous investir. Christ a guéri bien des infirmités, juste avec un regard d’amour. A nous d’avoir ce regard-là.
Mireille Comte
Billet d’octobre 2020
« Les gitans »
Ils arrivent avec les cigales. Luxueuses caravanes, grosses cylindrées. Ils se posent dans les parkings ou dans les champs, faisant naître un village éphémère. Où sont les roulottes, les chevaux, les ânes et les chèvres ? Nostalgie d’un temps où ils étaient les baladins. Viennent-ils de Hongrie, d’Andalousie ou de Roumanie? L’itinérance semble dans leurs gènes. Leur foi se vit dans le rassemblement, la liesse. La vierge est leur mère, et leur reine. Pourquoi autant se sont tournés vers le protestantisme ? Ils sont mystiques et participent à de grandes célébrations. Sous des chapiteaux, ils se livrent à des confessions, des confidences, des chants, des prières, moments de liesse, de musique, de danse : Jésus-Christ show-biz et rock-star, un Christ qui les rencontre là où ils sont, tels qu’ils sont. Ils sont portés par une force spirituelle collective, leur foi s’exprime haut et fort. Qu’ont-ils fait de Marie ? Mystère. Ils repartent avec les cigales, ou, oiseaux migrateurs, vers leur ailleurs à nous inaccessible. Ils suivent Dieu qui les guide, et gardent leur mystère !
Mireille Comte
Billet de septembre 2020
« Tout maîtrisé ? »
L’intelligence artificielle est un progrès géant.
Avec tout ce qui prétend améliorer notre quotidien, plus besoin de savoir compter, et bientôt de penser.
Demain, l’enfant n’aura plus une main pour écrire, mais un doigt pour appuyer. Ma voiture sait conduire, vérifie que j’ai mis ma ceinture, lève les glaces, actionne les essuie-glaces s’il pleut, les phares la nuit. Mon four analyse le plat que je fais cuire, la matière, le poids, le contenu.
Jusqu’où irons-nous ? Le Chaplin des temps modernes est pulvérisé. Un robot fait mieux l’hôtesse d’accueil et le banquier qu’un humain, un autre fait des calculs astronomiques, en un clic.
Qu’allons-nous faire de notre intelligence ? La mettre au rebut ou au service de sa rivale ? Dieu nous a fait ce don dans son immense grâce. Or il a donné la sagesse aux petits, aux humbles, à ceux qui sont comme des enfants. Préserve-nous, Seigneur, de cette folie qui fait croire aux hommes qu’ils ont tout compris, tout maîtrisé.
Jésus, reviens nous enseigner la sagesse qui surpasse l’intelligence.
Mireille Comte
Billet de juillet 2020
« L’eau »
J’aurais voulu être un poisson pour naître et vivre dans l’eau.
J’irais, depuis une source pure, caracolant dans le torrent, puis bercée par la rivière imprévisible vers un fleuve majestueux, jusqu’à la mer dans un fracas de houle, vers le calme des eaux lointaines, profondes, insondables.
L’eau est inépuisable, j’ai essayé avec mes mains, elle s’est jouée de moi.
Elle désaltère, lave de toute salissure, donne un parfum de frais, de neuf. Cascades et fontaines font une douce musique vivifiante, apaisante.
Trop fort, Jésus, d’avoir reconnu à l’eau tous ses pouvoirs. Dans l’eau du baptême, je me noie, je meurs et je ressors vivante, une autre vie, une autre moi, « la femme nouvelle »
Chaque fois que je bois, c’est une autre prière, je suis rassasiée, désaltérée, reconnaissante pour Jésus qui réinvente cette eau pure. Il a dit : « celui qui boit de cette eau n’aura plus jamais soif »
Moi je ne veux pas, je veux avoir soif toute ma vie, m’en émerveiller jusqu’à la dernière goutte, découvrir toujours une eau nouvelle. Malheur à ceux qui la souillent, c’est un sacrilège !
Mireille Comte
Billet de juin 2020
« Du temps pour tout »
Confinés ne veut pas dire être enfermés, isolés.
Certes, nos proches nous manquent physiquement. Nous craignons pour les soignants, nos enfants, nos aînés, mais nous devons être dans la fermeté et l’espérance. Nous devons créer du lien plus fort qu’avant, avec ceux qui sont seuls, perdus, désespérés, privés de ressources personnelles pour vivre un temps d’intériorité plus riche.
Si ce virus nous semble diabolique, si certains le vivent comme une punition divine pour nos péchés (ne riez pas, j’en connais!), un temps de vide absolu, le chrétien a de quoi le remplir . Ce n’est pas une chance, tant ce virus est destructeur, mais une prise de possession du temps pour un chemin intérieur sans urgence. Le temps s’est arrêté, et pourtant tout bouge derrière la vitre. Il se crée du lien d’une force inespérée. Alors prions pour qu’il y ait un après peuplé d’humanité, de fraternité. Puisse cette terrible épreuve nous rendre meilleurs, nous rendre veilleurs.
Car quand toutes les portes sont verrouillées, Christ passe à travers les murs pour nous atteindre où que nous soyons.
Mireille Comte
Billet de mai 2020
« Transmettre pour partager »
Les chrétiens sont des passeurs. Nous voulons transmettre nos valeurs, notre fermeté dans la foi, notre confiance totale et sereine.
Avec Job, nous proclamons : « mon rédempteur est vivant. »
Si la foi n’est pas transmissible, rendons-la contagieuse par notre exemple, notre conduite, notre humanité, notre esprit de justice et d’amour.
Cette crise inédite nous a obligés à réinventer la communication, trouver un autre mode de langage collectif.
Confinés, rentrés en nous-mêmes, nous avions besoin de partager une force commune. L’isolement cible les priorités, les valeurs, c’est une retraite salutaire. La solidarité s’impose quand Dieu interroge : « Qu’as-tu fait de ton frère ? »
C’est l’esprit de fraternité qui est à transmettre, la vie, pas la peur du virus de mort.
Entrons en résistance, car passée la pandémie, la vie reprendra comme avant. Ce qui doit changer est de notre responsabilité.
Que la leçon d’humanité ne soit pas perdue, c’est le sens de notre vie, notre témoignage chrétien a là toute sa pertinence.
Mireille Comte
Billet d’avril 2020
« Le 7ème jour »
« Pendant six jours, on fera son ouvrage, mais le 7ème jour c’est le shabbat, le jour de repos consacré au Seigneur. »
On transgresse, oubliant que c’est le jour où Dieu se reposa ! Notre société jette les jeunes dans l’arène, vite compétition, vite productivité, halte délocalisation, stop obsolescence, oh Sénior !
Le Charlot des temps modernes n’a plus le temps de construire ni le chrétien de se construire. Jésus a guéri le jour du sabbat. Cet acte a du sens : les hôpitaux sont ouverts le dimanche, normal, mais pourquoi les supermarchés ?
Le travail est l’indice de socialisation.
Or, la société se bâtit sur de fausses valeurs. Quand le profit est maître, la dignité d’un travailleur exploité est aussi bafouée que celle d’un chômeur.
Pas le droit à la paresse, pas le droit au repos ? Indispensable pourtant. Entre le travail et le repos, où sont le sens de ma vie, le service du Seigneur ?
Il est urgent de ne rien faire, le temps de se situer dans cette société inégalitaire.
Comment trouver le bon combat qui concourt à plus de pertinence, d’équilibre, d’épanouissement ?
Comment apporter dans cette jungle une vraie fraternité, c’est la vraie question.
Mireille COMTE
Billet de mars 2020
« ô mon Père, ma prière »
Pourquoi prier ? Pour qui ? Comment ? Est-ce que ça s’apprend ? Où est le mode d’emploi ?
Je ne sais pas. Une voix crie dans le désert.
Prier pour dialoguer avec Dieu. Pour veiller avec Jésus qui prie, seul, quand ses disciples dorment.
Pour appeler le souffle de l’Esprit sur ma solitude.
Prier pour s’identifier à Jésus dans la souffrance, dans l’Espérance ? Pour recréer l’élan de ma conscience, de mon action.
Pour mieux surfer sur une dynamique. Prier comme une maïeutique, pour savoir qui je suis.
Entrer en moi pour attendre une rencontre : faire le vide pour accueillir le comble.
Espérer, espérer. Pourquoi est-ce si difficile ? Je n’ai rien à vouloir, rien à demander. Mais peut-être Dieu prie l’homme qui déserte.
Alors comme je ne sais pas prier, il vient à moi, comme un mendiant, comme un roi, comme un père, en silence dans mon silence.
C’est Lui qui est en prière, en demande, en attente de moi, de nous, pourquoi moi pourquoi nous ?
Pourquoi pas ? C’est tout son amour qui prie pour nous, sa création.
Mireille COMTE
Billet de février 2020
« Je doute, donc je suis »
Foi et doute sont indissociables. Le doute, chemin vers la foi, moteur de foi.
Pour Socrate, le doute est conciliable avec la vérité et la connaissance de soi.
Augustin en était tourmenté, mais pliait sous ce passage obligé vers la vérité. Peut-on douter du doute ? Déstabilisant !
Douter de la foi est culpabilisant, à tort. Pour Descartes, penser, c’est douter.
Construire sa foi, se construire, n’est pas dogmatique, c’est une démarche de la conscience, et de la pensée, même si penser Dieu est un non-sens.
La foi est au prix du doute de Thomas qui veut voir, toucher, entrer en vibration avec la passion du Christ. Il est exemple de foi car en touchant les stigmates de la croix, il entre en relation directe avec le Christ mort et ressuscité.
Croire à la résurrection, sans l’épreuve du doute, est impossible, car rien ne peut faire l’économie de la croix.
Et quelle foi résisterait à la vision du monde, de ses absurdités et de ses atrocités ?
Le doute conforte la foi, la foi dépasse le doute, fait croire à l’impossible :
Jésus entre par une porte fermée à clé et, bousculant tous nos doutes, dit simplement « Shalom »
Mireille COMTE
Billet de janvier 2020
« Jésus-Christ pop star »
Pop music, culture pop, pop art et pop théologie ? Dois-je me jeter sur la « théologie pour les nuls » ?
Est-ce un nouveau «revival» ? Du 19ème siècle à la postmodernité, on se cherche une identité nouvelle, une justification plus pertinente.
La Parole est bien mise à mal dans ce monde de « science sans conscience ». Peuple, masse, sont dévalorisés. Populisme, attention danger.
Où sont mes repères ? On veut m’expliquer quoi ? Théo, philo, néo. Société de loisirs, de surconsommation, où le «réveil» est urgent car le mouvement s’accélère pour nous perdre en route.
Stop ! Je me pose et je demande au Christ ce qu’il a à me dire « hic et nunc ». Il a changé ? S’est adapté ? Non !
Oublions les théo-ries pour entendre l’Évangile pour les enfants qui ne comprennent pas tout mais ont confiance, foi, espérance.
J’avoue : j’ai étudié la théologie, or l’enfant que j’étais veut chasser en moi l’adulte qui raisonne,
c’est la condition pour vivre en plénitude le royaume ici-bas dans les pas de Jésus.
Mireille COMTE
Billet de décembre 2019
« Heureux les pauvres ? »
Nous qui vivons « dans le monde », plus que jamais ne soyons pas « du monde ».
Une personne sur 9 crève de faim. Donner un peu de notre superflu ne nous rend pas meilleurs, mais chaque goutte d’eau remplit l’océan.
Qui a le pouvoir de réduire les inégalités ? On est pauvre par rapport aux autres ou à un modèle de société. La norme n’est pas la même en Europe, en Afrique, ou ailleurs. Les seuils sont variables. Le modèle politique et économique est de la responsabilité des chefs d’états.
Hélas, ils sont tombés sur la tête et accélèrent la destruction, et le pillage de la planète…
Alors, nous ? S’il ne nous reste que l’espérance, la grâce ne suffit pas. Nous devons être les ouvriers, non pas d’une vigne édénique, mais de la banque alimentaire, les épiceries solidaires, les tables ouvertes.
Qui parle de résurrection et de Royaume doit confesser que Coluche, sœur Emmanuelle et l’abbé Pierre ne sont pas morts et que le Christ œuvre parmi nous, mais pas à notre place.
Nous ne sommes pas chefs d’état, mais soyons cette goutte d’eau dans l’océan.
Mireille Comte
Billet de novembre 2019
« Adoptez-vous les uns les autres, comme je vous ai adoptés »
Adopter, vouer sa vie entière à un être que personne n’a voulu, pu ou su nourrir, protéger, aimer.
Ce choix est un acte posé sans retenue ni restriction, une alliance que nul ne peut ni ne doit rompre ou trahir.
Dans les moments difficiles, les questions, l’amour et le don de soi portent ce lien.
Ainsi, « Dieu vous a choisis dès le commencement pour être sauvés » (Th 1/13).
Dans ses lettres, Paul répète que Dieu a voulu faire de nous des fils adoptifs pour nous libérer de l’esclavage.
Matthieu (17/5) dit : « celui-ci est mon fils bien aimé qu’il m’a plu de choisir ». Mystère d’une relation au-dessus de tout.
L’adoption prime sur la filiation, car Dieu nous a créés une fois pour toutes, mais il nous adopte jour après jour dans la durée. C’est une démarche de construction mutuelle. Nous avons besoin de Dieu et Lui a besoin de nous.
Adoptant et adopté grandissent ensemble. Puissent-ils et puissions-nous y puiser notre richesse et en vivre dans l’amour et la reconnaissance.
Mireille Comte
Billet d’octobre 2019
« Des paroles et des mots »
Au commencement était le Verbe Parole de Dieu : Création, protection, confiance, responsabilité, liberté, amour, fraternité, vérité, harmonie,
et aussi : préserver, fructifier, magnifier, adorer, remercier, multiplier, croître, habiter, embellir, prospérer, grandir.
Or, l’humanité a inventé d’autres mots : Ecclesia-église, assemblée-ensemble, religion-relier, interreligieux, passerelle, mosaïque, cultures, racines, différences, richesse, partage, identité, communauté.
Alors pourquoi fallait-il : inquisition, racisme, haine, exclusion, dragonnades, intolérance, destruction, domination, fratricide, parricide, guerre?
Être musulman en France : malaise! Et chrétien en pays musulman : daech ! Allah? Dieu? Même combat? Pour qui? Contre qui ?
Le diable, le malin, le mal, Satan, Shaitan. Seigneur Dieu, pourquoi ta création est-elle devenue si chaotique, toi qui avais ordonné ce chaos?
La terre pleure, notre foi t’appelle, notre cœur te prie, viens ranimer l’espérance et fleurir la liberté.
Mireille Comte
Billet de septembre 2019
« Bouge de là ! »
La mobilité, c’est la vie et le fil rouge de la Bible. Les peuples migrent vers un ailleurs meilleur.
Dieu a conduit son peuple de déserts en pâturages, à la rencontre du Royaume, tantôt dans l’espérance d’une terre promise, tantôt fuyant un ennemi, un esclavage.
Le premier testament nous raconte l’histoire du peuple hébreu, toujours mobile, jamais arrivé complètement dans le pays où coulent le lait et le miel.
Soyons mobiles, car le chemin est plus important que le but. Nous sommes appelés, église et individus, à être toujours en mouvement.
Les béatitudes ne signifient pas seulement « heureux les pauvres en esprit » mais « en marche ».
Je ne crois pas que Dieu se réjouisse de nos persécutions, au contraire. Il ne nous veut pas passifs et inertes, mais en marche, en mouvement, c’est ainsi seulement que nous entrons en résistance contre les forces du mal.
La mobilité est le moteur de notre vie et de notre engagement.
Allons évangéliser, toujours un peu plus loin, à la rencontre de nos frères. Mireille COMTE
Billet de l’été 2019
« Quand c’est qu’on va où ? »
Vacances pour tous : Club Chic, camping XXL animations, petit hôtel ou palace, idéal pour retrouver ailleurs son cocon, son entre soi, cool !
Moi, j’ai ma roulotte, mon chéri, mon chien, et le goût de l’aventure, grisant. Les vacances autrement, quel pléonasme, sinon, pourquoi partir ?
J’ai le goût d’ailleurs, des inconnus, j’aime aller où l’étranger, c’est moi.
Au risque de se perdre, les paysages ailleurs sont surprenants, neufs à notre regard neuf.
Les rencontres invitent à dépasser la barrière des langues, des cultures, des religions, des coutumes. Il y a tout à découvrir quand on ne cherche pas.
On ne s’enrichit que de la différence. Il ne suffit pas de louer un igloo, une cabane dans les arbres, ou une péniche, pour se croire dépaysé.
Il faut aller à l’intérieur de ce qui ne nous ressemble pas.
Certes, on peut travailler dans un kibboutz ou restaurer un château, pour se mêler à un groupe disparate qui devient une équipe.
On peut aussi vivre au fil des rencontres, du partage de nos différences. Le meilleur des vacances, c’est d’avoir le temps, observer, contempler,
s’imprégner, enfin expérimenter le vivre ensemble.
L’étranger, c’est moi, l’autre, c’est mon frère. Mireille Comte
Billet de juin 2019
« Nous n’héritons pas la terre de nos pères, nous l’empruntons à nos enfants »
Aujourd’hui ils nous interpellent, voire nous accusent par la voix de Greta Thunberg (Echanges de mai).
Les jeunes ne sont pas que l’avenir, mais déjà le présent. Ils sont neufs, intacts et déterminés.
On parle beaucoup de transmission, mais de quoi ? Nous leur enseignons nos valeurs, nos savoirs…
Or les rapports se sont inversés : leur regard est critique sur notre monde, ils nous initient à leur savoir et leur sagesse.
Il est bon que nous doutions de notre pouvoir. Cette société délétère parle de transmission en terme d’héritage financier, de patrimoine immobilier.
Nos valeurs sont tout autres. L’héritage du Christ est incommensurable et les jeunes ont besoin de ce viatique culturel, cultuel, spirituel, ils ont soif d’idéal.
Vivre en Christ, c’est montrer une voie autre : nous sommes « dans le monde mais pas du monde » dit Paul.
Il y a eu un avant et un après, un courant et un contre courant. Il y a le troupeau et la résistance, les jeunes sont dans la résistance, soyons-y avec eux.
C’est le prix de notre justification. Que Dieu nous soit en aide pour les accompagner ! Mireille COMTE
Billet de mai 2019
Notre église a-t-elle besoin d’un label ?
Elle est déjà label église (la belle église) et ce label église verte ! Elle est déjà verte : vert printemps, vert pâturage où Dieu nous fait paître en plénitude ? Vert couleur de l’Espérance, la fleur qui pousse sur nos parvis ! Pour un monde meilleur, pour une planète préservée. Espérance du créateur qui nous confie sa création, pour la protéger, l’épanouir. Il nous veut écolos ? Dans l’urgence de stopper la pollution, les agressions contre notre terre nourricière qui est si belle au printemps, nous n’avons pas besoin d’un label. Nous sommes ouvriers dans le champ et dans la vigne du Seigneur, mais, ma foi, église verte, c’est amusant et gai ! Laissons le label, prenons le vert. Cette course aux labels ne fera pas de notre église un syndicat d’initiatives (les initiatives foisonnent ici) avec un label et pourquoi pas des étoiles au guide Machin ? Laissons les touristes à la plage, et dans notre église les croyants. Ah ! Label affaire ! Pas pour nous.
Mireille COMTE
Billet d’avril 2019
Où vas-tu, Gitan ?
De tous temps, les gens du voyage ont nourri l’imaginaire.
Légendes, poésie, mystère, on dit : les baladins, les bohémiens, les tziganes, les gitans, en Provence c’est « le boumian ».
Les gens ? Ils sont de partout et de nulle part, apatrides, ne se posant jamais longtemps, sauf quelques sédentarisés. Le rêve, c’est le voyage sans fin, les caravanes souvent luxueuses, plus prosaïque, hélas, tout le confort comme à la maison. Mais je rêve, partir, découvrir, ne pas se poser, s’enrichir de rencontres, sauf que nos camping-cars sont les parias des aires dont ils sont rois. Ils emportent leur église nomade, catholique aux Saintes Maries, évangélique ailleurs, c’est selon, mais qu’importe !
Jésus ne s’est jamais posé, de rencontres en échanges, de bonnes en mauvaises fréquentations, de pièges en accueils, de miracles en paraboles. Sa Parole voyage depuis 2000 ans, nomade, elle aussi, libre, n’appartenant à personne, mais s’adressant à tout le monde.
Invités à prendre la route, à suivre le chemin où Christ nous emmène, légers de bagage, mais riches de rencontres, c’est le sens de notre vie en Christ.
Mireille COMTE
Billet de mars 2019
En tenue d’Eve
Dans l’Église, dès le Moyen-Age, bien des femmes ont laissé leur nom.
Luther, en désacralisant le prêtre par le ministère universel, leur ouvre la voie.
Le pape François, casseur de codes, dit :« En vertu de leur génie féminin, les femmes théologiennes peuvent relever certains aspects inexplorables de l’insondable mystère du Christ. »
Nos pasteurs et théologiens ne sont pas perçus selon le sexe, mais la valeur, telles France Quéré ou Elisabeth Parmentier et Lauriane Savoy (La Bible des femmes). Sommes-nous en avance ?
Pour le rabbin Delphine Horvilleur, le judaïsme induit l’idée du « mauvais genre » Nous les Eve, devrions voiler notre corps et notre parole. La domination est masculine, nous sommes une menace pour l’ordre public. Pas de place pour des femmes rabbins, elles sont 3 en France.
Pour l’imam Tareq Oubrou, on trouve des musulmanes partout sauf dans les mosquées. Être imam est affaire de compétence et de courage.
Femmes soumises ? À un ordre non masculin, mais transcendantal.
Nous sommes Aïcha, Ruth, Rebecca et aussi celles qui ont suivi le Christ et continuent d’annoncer sa résurrection.
Mireille Comte
Billet de février 2019
Kaléidoscope
« Dieu a voulu, me dit un ami curé, qu’il y ait plusieurs religions ».
Je m’en réjouis, dans ma famille, il y a des catholiques, des protestants, des musulmans, des athées. J’ai aussi des amis juifs, hindouistes.
On me demande si je respecte David, Mohamed, Mevlana, qui ne croient pas au Christ, si c’est une barrière infranchissable.
Mais « je suis homme(femme) et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ». L’autre, différent dans sa foi, me met en question : nul ne détient la vérité.
Je respecte toute créature de Dieu, qui envoie la pluie sur les justes et les injustes, sur les chrétiens et les autres.
Me confronter à l’altérité, conforte ma foi, en tension mais en dialogue avec l’autre.
Cette différence est un pont entre des intégrités sans intégrisme, des individualités sans exclusion, elle invite à l’écoute.
Si nous étions tous semblables, que serait la liberté de croire, penser, critiquer ?
Je prie Dieu, non tant pour qu’il nous écoute, mais pour qu’il nous aide à nous écouter l’un l’autre, afin qu’un jour il n’y ait plus de guerres de religion.
Si c’était ça, le Royaume ?
Mireille COMTE
Billet de janvier 2019
Qui es-tu ? D’où viens tu ? Où vas-tu ?
Je ne viens pas, je vais. Là d’où je viens n’existe plus, ceux d’où je viens ont disparu pour prix de l’inconscience.
Demain est une page blanche, saurai-je l’écrire à l’encre de ma foi comme Jésus l’écrit à l’encre de son sang ?
Je suis le banian, l’arbre qui marche pour trouver ses racines dans l’eau du baptême. Je suis le banian qui lance ses racines vers le ciel.
Je suis le lien entre la terre et le ciel. Je suis l’aujourd’hui de la création, je suis d’ici et d’ailleurs, étranger nulle part, étranger jamais :
je me pose, là où je trouve l’esprit d’adoption. Je suis moi, je suis nous, Nous, tous les membres du corps de Christ.
Ici, il n’y a pas de clones, mais une mosaïque de frères et de sœurs.
Toutes les couleurs, toutes les sensibilités, toutes les expressions sont libres, toutes les langues sont maternelles, l’humain face à face dans l’écoute.
Est-ce un rêve ? Une folie ? Que Dieu me soit témoin, moi, son témoin, je proclame et je crie qu’il n’y ait plus jamais d’étranger sur cette terre,
car s’il en restait un, la fin du monde serait bien proche !
Mireille COMTE
Billet de décembre 2018
Le rêve assassiné
Au festival de Cannes les actrices noires ont manifesté avec panache pour l’égalité des salaires et des droits avec les actrices blanches.
Récemment la télé nous a montré dans un avion, un passager blanc qui molestait et injuriait, avec une violence et une haine inouïes, une femme noire qui avait osé réserver un siège à côté du sien. L’équipage, toute honte bue, a changé la femme de place pour calmer cet ignoble individu, au lieu de le bouter hors de l’avion. Humiliée et meurtrie, elle a subi la double peine.
Au pays de Trump, les flics blancs ont le droit de torturer et tuer n’importe qui au motif qu’il est noir, et on nous en envoie les images en boucle.
L’esclavage sévit partout dans le monde, en Afrique, en Asie, et même à Paris où des familles huppées séquestrent des bonnes africaines en leur confisquant leurs papiers pour mieux les asservir.
Que dire du rejet des immigrés, indésirables, délinquants, terroristes, sales. Ceux qui aident ces intrus, au lieu de les chasser ne valent pas mieux au regard de la « justice » !
Martin c’est toi qu’on assassine encore et toujours !
Jésus, c’est toi qu’on crucifie, encore et toujours ! Seigneur, change nos cœurs de pierre et fais de nous juste des humains…
Amen !
Mireille COMTE
Billet de novembre 2018
Un plus un égale un
Dieu a créé Adam et Eve. Pourquoi créer, Elohim ? Celui qui porte la vie est le Dieu d’amour.
Peut-on vivre l’amour en restant seul au milieu de rien et de personne ?
Non, Dieu a besoin de nous, pour décliner l ‘amour en couple : Femme je suis, mon cœur , mon corps et mon esprit sont bien à moi.
Homme tu es, dans ton intégrité, ton unicité et ta solitude. Le couple est une merveilleuse transcendance car être un, c ‘est beaucoup, chaque être est unique, ni fusible, ni conciliable. Tous deux sont précieux et fragiles, semblables mais différents, opposables mais complémentaires, en tension mais en équilibre entre deux pôles. C »est le flux et le reflux de la vie Elohim nous a rendus comptables de sa création tout entière.
Le couple commence dans la liberté et l’exigence de la page blanche. Il est l’expression d’une humanité duelle. Il se nourrit de l’altérité et de la différence, du dialogue et du partage.
Il construit sans peur sa cathédrale, car, « moi, dit le Seigneur, je sais bien quels projets je forme pour vous: je veux vous donner un avenir à espérer ».
Mireille Comte
Billet d’octobre 2018
Résister, mais pas trop.
Cet été en Roumanie, j’ai vu des églises et des monastères ruisselants d’or et de pierreries.
La foule se prosterne et se signe longuement devant les icônes. Ainsi se manifeste la foi orthodoxe, étrange gestuelle, trop de décorum pour une protestante, mais en quoi est-ce moins légitime que notre sobriété de lieux de culte ? L’encens ne monterait pas jusqu’à Dieu, si la foi est sincère, tout autant que nos prières ?
Je suis troublée, si nos sensibilités diffèrent, ai-je le droit de juger que c’est idolâtre ? Ces gens sont accueillants, spontanés et simples, ils nous ont reçus chez eux. Mais surprise, dans la petite ville de Prejmer, après Bucarest s’élève une église-forteresse, la plus ancienne et la plus belle église luthérienne du pays. Face au luxe qui déborde ici, je la trouve encore plus austère et imposante, comme un bastion de résistance. Elle me fait du bien, j’entre me recueillir, presque chez moi, juste en face l’église orthodoxe rutile, clin d’œil fraternel.
Ouvrons l’espace de nos tentes, ne nous enfermons pas dans nos murs épais de 4 mètres, là-bas nous sommes l’étranger.
Mireille COMTE
Billet de septembre 2018
Rencontres
En vacances, j’ai rencontré « les gens », de chez nous à la Mer noire.
Ils parlaient ma langue ou moi la leur ou pas du tout, mais nous voulions nous comprendre et nous y arrivions.
Dans cette Babel moderne où, dès la question posée, la réponse est déjà loin, j’ai ressenti le besoin de faire une halte et regarder vivre d’autres gens ayant d’autres cultures. Certains m’ont parlé de leur religion, orthodoxes, catholiques d’orient, musulmans. Tous cherchent le même Dieu à travers les rencontres d’un jour.
Les autres, me direz vous ? Je ne les ai pas vus, comme s’ils n’avaient pas d’histoire à partager. Même pas besoin de secouer la poussière de mes sandales ! Mais avec ceux que j’ai vraiment rencontrés, j’ai compris encore que l’essentiel est d’aller sans se presser sur le chemin ouvert à toutes les rencontres.
C’est bien ça, marcher dans les pas du Christ ?
Mireille Comte
Billet de juillet et août 2018
J’irai par la forêt j’irai par la montagne…
J’ai parcouru les chemins de randonnée, vers des sommets inaccessibles. Confrontée à moi-même, au bord de mes limites, je me suis dépassée, parfois. Les sommets en cachaient d’autres, ce n’était plus le but. J’ai appris mon pas, ma respiration, mes battements de cœur. J’ai pris le temps qui passe un instant retenu, presque maîtrisé. Le silence m’a mise en communion avec la nature, j’ai ralenti le pas. J’ai fait de belles rencontres, de ceux qui savent marcher, regarder, partager avec des inconnus, s’abandonner à l’autre. J’ai découvert en moi des richesses, oublié mes peurs, ouvert mes yeux et mes oreilles, j’ai puisé des forces. Dieu, c’est ta force que tu donnais ! Sur le chemin de vie, j’avais couru trop vite, oubliant l’essentiel. J’ai allégé mon gros sac de préjugés, de regrets, de rêves stériles. Dieu ! C’est toi qui fais le vide, la légèreté pour aller rencontrer cet autre qui me cherche, qui sait que je le cherche, et accueillir le comble de ta présence, J’ai parcouru longtemps les chemins de la vie, pour découvrir enfin que c’est toi qui te donnes à trouver dans chaque rencontre. Enfin apaisée, car le but n’est rien et le chemin est tout.
Mireille Comte
Billet de juin 2018
Pourquoi lisons-nous la Bible ?
La Bible est notre référence, nous y puisons la force pour en vivre. Ces textes du passé ont à voir avec notre monde d’aujourd’hui, les épreuves du peuple hébreu nous mettent en tension avec notre histoire, elles nous mettent en chemin. Nous cherchons des réponses, nous trouvons des questions. Nous lisons avec ce que nous apportons : nos doutes, nos joies, nos peines, notre foi. Avec un Dieu tout autre, qui a dicté à Moïse la Loi incontournable, nous est donné un guide accessible et humain : Jésus Christ, ses enseignements donnent un sens à notre vie, l’ombre de sa croix s’étend sur chacun de nous. Pourtant ses paroles sont difficiles et mystérieuses. Comment ne pas s’y noyer ? En lisant cette parole ensemble. Étant tous différents, nous n’avons pas la même lecture. On apprend à s’écouter, se confronter, partager, s’enrichir. C’est peut-être le but, le plan de Dieu pour nous unir dans la lecture et la prière, et l’idée de Jésus pour nous apprendre à nous connaître et nous aimer, car il sait si bien nous surprendre ?
Mireille Comte
Billet de mai 2018
PEUR ET CONFIANCE
J’ai peur de quoi ? Peur de tout, peur de rien ? Peur de moi, peur des autres, peur de vivre, peur de mourir, peur de l’inconnu, du trop connu, peur de l’amour, de la haine, peur de manquer, peur de blesser, de me blesser, peur de perdre, peur de gagner, peur du lendemain, peur de ne pas savoir, peur de la folie, Seigneur, c’est désolant, négatif, pessimiste, culpabilisant, déstabilisant ! Aide-moi à transformer l’essai : changer la peur en confiance, appuyer ma confiance sur toutes ces peurs, en mesurer la vanité, l’inanité : J’ai con-fiance en toi, et du coup j’ai confiance en moi, en l’autre, en la vie victoire sur la mort, en l’inconnu qui est à découvrir et partager, confiance en aujourd’hui et demain, confiance en ma place dans la société et dans l’église, confiance en ma conviction d’être unique pour toi, confiance en cette communauté que nous construisons, qui me construit, confiance en la sagesse, Tu places en moi ta confiance, je le sais, je le crois, Ainsi j’avance sans peur avec confiance sur le chemin où tu m’invites mais qu’il m’appartient d’inventer,
Mireille Comte.
Billet de avril 2018
Aumôniers et superviseurs
Max est superviseur, J’ai demandé son témoignage car je veux comprendre de l’intérieur, les motivations et le ressenti de ceux qui osent ce ministère. L’aumônier est formé à l’écoute et à la communication, Il permet à ceux qui sont enfermés de vivre leur religion, Armée, prison, hôpital les privent de leur liberté de mouvement, Si la parole les libère, elle charge l’écoutant du poids de ce qu’il reçoit, souvent choquant, insupportable, Les situations d’enfermement fragilisent, font surgir la dimension spirituelle de l’existence et les questions ultimes, L’écoute se doit adaptée à ceux qui sont en demande et en souffrance, tous de statut différent, Nul ne sort indemne de cet échange où l’écoutant doit s’effacer se refréner pour mieux s’ouvrir et accueillir. Le superviseur est l’écoutant des écoutants, il anime des groupes de paroles, qui libèrent et créent du lien entre les aumôniers qui ont besoin de partager l’expérience des autres et briser la solitude de leur mission, Max a compris ce besoin et son travail de superviseur lui permet d’aller plus loin dans la relation, il libère la parole de ceux qui, le plus souvent doivent se taire.
Mireille Comte.
Billet de mars 2018
LES MAUX DES MOTS
S’il n’est pas pertinent de dire tout ce qu’on pense, du moins faudrait-il penser tout ce qu’on dit. Or, le bien dire en société, est soumis à des règles qui permettent le vivre ensemble : qui n’a vu ces films où le héros entend penser ceux qui lui parlent, le décalage est un ressort du comique, drôle au cinéma mais intenable dans la vie. Si je dis ce qu’on attend de moi, est-ce le reflet de ma pensée ? Devant le deuil ou le mal-être, difficile de trouver la parole qui console ou remet debout. Dans les conflits ou les désaccords il n’est plus question d’édulcorer le propos pour ne pas blesser. Or, la communication doit être partage. La violence est négation de l’autre, s’il est violent, je dois lui opposer la douceur et la paix C’est une force de pouvoir communiquer sans violence, si avec ceux qui partagent nos valeurs il y a des heurts, c’est que la parole lâchée ne nous appartient plus, elle est à celui qui la reçoit et nous ne maîtrisons pas comment elle est reçue. Pour échanger en plénitude, sachons mettre dans nos mots tout l’amour possible. Mireille Comte.
Billet de février 2018
Le sexe ? Quel sexe ?
Le sexe est-il encore tabou ? Comment définir la sexualité ? Abandon de soi, partage, fusion du couple. Ou alors domination, possession, viol puissance, que nous condamnons en chrétiens respectueux d’autrui. L’amour du prochain est notre credo. Or, l’immaculée conception du Christ me pose problème : Immaculé, veut dire sans péché, si la virginité est signe de pureté, l’acte sexuel serait le péché ? L’église même a induit cette discrimination. Couple et sexe peuvent-ils se dissocier ? oui dans une société qui perd ses valeurs et ses repères. La contraception et la liberté sexuelle auraient banalisé le sexe, devenu un palmarès, un passe-temps ? Je n’y crois pas. Pour sortir des vieux schémas notre société balbutie entre essais d’éducation sexuelle pour enfants et adultes immatures et anathème jeté haut et fort sur les abus et déviances qu’on semble découvrir. Alors quelle condition pour une sexualité sereine, harmonieuse, qui sublime l’un et l’autre et scelle une union même éphémère ? je ne vois que l’amour modèle parfait et don inestimable de Dieu. Mireille Comte.
Billet de janvier 2018
Quelqu’un m’attend dans la campagne
Enfant, j’allais en vacances chez mes grands parents, dans un petit village des Alpes. Ma grand’mère m’emmenait à la messe, dois-je m’en excuser ? j’aimais beaucoup les messes en latin, les distractions sont rares à la campagne. L’église était jolie sobrement décorée, près d’une grange, où je m’imaginais que Jésus était né dans la paille auprès de l’âne du père Auguste. A l’adolescence, ce fut dans un village des Cévennes, où le temple faisait face à l’église. Du coup ce voisinage bienveillant me rappelait ma chère mémé disparue. Temple et église modestes, sommairement meublés sont propices au recueillement, même la poussière semble porter la prière. Pas d’orgue, mais un harmonium poussif, ce dépouillement est une chance, les chants et les prières s’élèvent vers le ciel, sans fioritures, Notre Seigneur n’a que faire de riches décors. Jésus est venu, a vécu et est mort dans le dénuement, écrin digne de son message, proximité de sa Parole. Alors, un temple modeste, vétuste, perdu dans la campagne peut être le lieu privilégié de la rencontre avec le Christ.
Mireille Comte
Billet de décembre 2017
Dialogue avec mon ange gardien
Peut-on encore croire aux anges ? Dans la Bible ils sont les messagers de Dieu mais c’est juste un symbole. Or, cette nuit, un ange s’est posé sur mon lit, léger comme une plume, seul son souffle m’a frôlée. Qui es-tu ? ai-je demandé. Alors lui : « c’est à toi de me le dire ». Moi: tu sais bien que tu n’existes pas ! Regarde-moi bien, dit-il fâché, j’ai l’air du Père Noël ? Moi : Non, mais lui, tout le monde y croit, Lui : les êtres n’ont pas besoin d’exister pour qu’on croie en eux. C’est mon drame, si plus personne ne croit en moi, que vais-je devenir : un ange au chômage, pas sérieux, un démon, pas mon genre. Empathie ou doute, je regarde son visage, il est apaisant comme un reflet dans l’eau, son regard est une nuit d’été et il semble sourire avec compassion, ironie et amour. Aurais-je un ange gardien ? Lui : tu me demandes qui je suis, mais pas pourquoi je suis là. Or, je suis avec toi depuis toujours, si je suis plus présent ce soir c’est que tu as besoin de moi, je le sais ! C’est mon cadeau de Noël, que tu saches que j’existe, et que tu saches aussi croire en toi. C’est vrai : Noël est la nuit de tous les possibles, de tous les espoirs : Christ est là dans cet ange.
Mireille Comte
Billet de novembre 2017
Système D …pour une cloche.
C’est la fin du XIXème, en Algérie, et les débuts d’une petite paroisse protestante. Le mobilier est succinct ; ce qui manque encore c’est une cloche ! Le pasteur se désole : comment prévenir de l’heure du culte les paroissiens disséminés ?Et pourtant une solution de rechange sautait aux yeux. Dans ce pays d’élevage de moutons, les gardiens, pour rassembler leurs bêtes, soufflaient dans une conque marine. Le pasteur s’en vit offrir une : il ne lui restait plus qu’à souffler, lui aussi, pour réunir ses «brebis». Ainsi, pendant quelques mois, avant l’arrivée d’une « vraie cloche », ces paroissiens se rendirent au culte au son d’un « cornet marin ». Souffle la conque, tinte la cloche.. , même invitation à se rendre dans la maison du Père. Tinte la cloche, vienne l’heure.., pause privilégiée avant le début du culte, temps pour se «poser», loin du monde, détendre son corps, vider son esprit afin de se pénétrer, ensuite, pleinement, de l’écoute de la Parole.
Jacqueline EMORINE.
Billet de octobre 2017
Manif pour qui, pour quoi ?
En musardant dans Copenhague, je suis bloquée par une foule compacte : banderolles, chants religieux, hommes au visage fermé, femmes maquillées à la truelle mais enfoulardées jusqu’aux orteils : c’est une manif contre les fermetures de mosquées et les tortures infligées aux palestiniens par Israël. Hélas, mon empathie s’émousse. Car en pays musulmans on assassine les chrétiens, on détruit leurs églises. Ailleurs on tire à vue sur des juifs et dans tous les camps on se revendique du seul vrai dieu ! Alors quelle vérité? quelle humanité? Quel « vrai Dieu « ? Ainsi, on a bâti des cathédrales,des mosquées, des temples censés toucher le ciel, on a rivalisé d’orgueil, car tous ces bâtiments sont bien dérisoires s’ils ne sont que le temple de la vanité et de la haine fratricide. Si Jésus revenait, nul doute qu’il pleurerait et que, pris d’une sainte colère il abattrait tous ces temples, églises, ,mosquées d’un coup de nerf de boeuf et n’aurait pas le cœur à rebâtir nul temple en 3 jours ! Alors NON à toutes les violences, à la torture, à la barbarie, aux guerres saintes où là est le péché le plus damnable. Nul n’a le droit de se substituer à la justice de Dieu.
Mireille COMTE
Billet de septembre 2017
Cigale ma petite soeur
Les cigales se sont tues. Non pas « dépourvues » mais mortes. Elles ont rempli leur fonction de transmission pour d’autres qui vont passer 4 ou 5 ans sous terre. Elles n’ont vécu que 2 ou 3 semaines mais elles ont chanté tout l’été. C’est là leur force d’être un peuple dont chaque individu dans son bref passage a transmis le relais pour habiter notre ciel pendant 3 mois. Mystère de la création. Ainsi va la vie qui se transmet et passe. C’est tout le peuple de Dieu, sa création qui vit, transmet, meurt et ressuscite à travers ses valeurs. Nous aurons vécu à peine moins d’un siècle, et nous aurons transmis la vie et nos valeurs à 2, 3 générations. Ces valeurs, nous les portons depuis plus de 2000 ans, c’est le message du Christ que nous avons à transmettre. C’est notre force d’être ce peuple de Dieu qui ne connaît pas de rupture en dépit de notre mort. Notre humanité est cigale et cette stridulation continue symbolise nos prières et nos chants de louange qui de génération en génération ne s’arrêtent jamais.
Mireille COMTE
Billet de juillet/août 2017
Mon arbre
Enfant j’avais du mal à aller vers les autres. Alors, j’avais un arbre pour ami. Un grand et vieux cerisier dans lequel je grimpais pour voir le monde d’en haut. Il me protégeait et me régalait de ses fruits rutilants, c’était mon miel. Son doux feuillage me rendait invisible d’en bas. Je lui faisais mes confidences. L’hiver, sans feuilles et sans fruits, il sommeillait, ayant droit au repos. Depuis, la botanique a découvert que les arbres ont une vie sociale, ils se nourrissent et se protègent mutuellement. Lorsqu’un arbre meurt son voisin lui donne sa sève pas ses racines. Ainsi on voit surgir du bois mort des rameaux vivants. C’est peut-être pour ça qu’ils se groupent en forêts. Mon arbre était bien vivant, il cherchait le ciel de ses branches car il avait une âme. J’entends encore son frémissement dans le vent, il me parle encore, il se souvient de m’avoir consolée. Dieu a voulu que les arbres ne meurent pas tout à fait pour nous inviter au partage, à la solidarité et à la vie qui surmonte l’insurmontable.
Mireille COMTE
Billet de juin 2017
Cueillir .Recueillir. Accueillir
Cueillir l’instant précieux, recueillir une confidence intime, accueillir l’étranger enfermé dans son langage, le nouveau venu avec son histoire, ou l’ami avec son vécu. L’inviter d’un regard, d’un sourire, d’un mot qui crée du lien. Accueillir ou croiser, c’est toute la différence. C’est l’étincelle qui fait que l’autre se sent attendu, important, qui nous fait exister l’un pour l’autre, car il y a réciprocité dans l’accueil. Moi, je dois faire le vide pour recevoir en plénitude cet autre que je ne connais ou ne vois pas. Je m’efface pour faire place à ce prochain et lui donner envie de nous accueillir l’un l’autre. Si l’on n’y prête attention, on passe à côté d’un être en demande, chacun enfermé en soi, Accueillir, c’est lever les barrières sociales, gommer les politesses et faire tomber le mur de l’indifférence et de la distraction qui nous empêche de voir un frère, une sœur, vivre la grâce d’une vraie rencontre. Dans cette main tendue, ce regard, ce geste d’amour, c’est le Christ lui-même, qui se donne à accueillir en plénitude.
Mireille COMTE
Billet de mai 2017
ETHIQUE ET ENTREPRISE
Depuis des décennies des usines délocalisent au prétexte de compétitivité, pour augmenter les bénéfices, mais pour qui ? Si cette logique conduit à trouver ailleurs la main d’œuvre le plus mal payée possible, elle est très perverse car elle induit le non respect de la personne humaine. A contrario, quelques entreprises prônent l’ épanouissement du personnel au travail par des conditions optimales : sièges ergonomiques, crèches sur place, salles de sport. Leurs patrons admettent que le rendement en est accru. Une tendance est peut-être née. D’autres se placent sur le plan de l’excellence pour produire la qualité, avant toute considération marchande. Alors l’ouvrier le plus modeste gagne en valeur personnelle, son travail est reconnu, il n’est pas juste un instrument de la réussite de quelque capitaliste qui ignore jusqu’à son existence. Je ne suis pas manager, mais pour moi il est vital de mettre l’humain au cœur de l’entreprise, je suis sûre que out le monde y gagnerait. L’humain et aussi l’éthique. pour limiter la disparité galopante et injustifiée des salaires. Dans la vigne du Seigneur, il n’y a ni concurrence, ni privilèges, mais seulement des frères.
Mireille COMTE
Billet d’avril 2017
Billet du pasteur
Lorsque l’on demande autour de nous ce qu’évoque la fête de Pâques, que ce soit à nos enfants, petits enfants, à nos amis petits et grands, souvent la première réponse que nous obtenons, celle qui spontanément sort du cœur c’est : chocolat…Nous, pour qui Pâques est la résurrection, passage de la mort à la vie, promesse de Dieu accomplie, nous pourrions nous attrister d’une telle réponse ! Nous lamenter sur les références de cette société où tout semble se perdre et déblatérer ainsi pendant des heures ! Et pourtant si l’on réfléchit bien, avec chocolat rime souvent crise de foie, surtout à Pâques.Cette réponse spontanée n’est alors peut être pas si loin de la réalité. Elle n’a peut être même qu’un tout petit « e » de différence ! Car Pâques, n’est-ce pas justement le temps d’une crise de foi ? Le temps par excellence dans la vie du croyant ou non pour se reposer la question de Dieu, essayer de le comprendre dans sa sagesse, là où nous ne voyons que folie ? Pâques en effet est un temps particulier, un temps où Dieu se révèle radicalement autre que celui que nous pouvons attendre dans nos existences, un temps où Dieu se révèle comme celui qui a pris le parti de l’homme jusque dans le plus ignoble, du côté de ses échecs, de ses peurs, de ses angoisses et de sa mort. Un Dieu qui a vécu à l’extrême ce que chacun de nous peut vivre et nous affirme que l’amour va au-delà de la mort. Un Dieu qui se soustrait alors totalement à notre imagination, à nos désirs, à ce que nous aimerions qu’il soit et qui se révèle dans la toute puissance de l’amour, une parole de pardon, un instant de grâce. A Pâques, Dieu nous rencontre dans l’impossible, ne craignons pas de vivre une crise de foi !
Noémie Woodward
Billet de mars 2017
Qui veut jouer avec moi ?
L’enfant joue à des jeux innocents et naturels. Il se projette dans sa vie future et rêve sur des supports matériels : une poupée, une voiture. L’imaginaire de l’enfance est riche et libre. Mais quand le jeu est virtuel et vénal, envolées l’innocence et la grâce. Enfants et adultes sont dans un même piège. Notre société marchande produit et vend de faux espoirs, de faux rêves de richesse et de gloire. L’évasion par le jeu devient une drogue. Si l’enfant n’est pas endormi en nous, la spontanéité encore présente, le jeu est un dérivatif sain et libérateur. Jeu d’esprit, jeu sportif, sans addiction, ni dérive, vraie détente et expression saine. Où se situe la frontière, comment opère le glissando ? Du réel au virtuel, de l’innocence à la perversion, il y a un pas à ne pas franchir, question d’éthique et de salut. De plaisir le jeu peut devenir souffrance et destruction. Dans les casinos le jeu est sale : des gens enchaînés à la machine, avec leur carte bancaire, par un lien rose ou bleu comme un bébé à sa sucette. Les ruses du malin sont terrifiantes. Puisse le Seigneur libérer ces malheureux, le jeu sera joyeux et tissera du lien social. Jouons pour jouer car il n’y a rien à gagner. Jouons pour être ensemble dans la légèreté et la convivialité. Jouons pour rester des enfants innocents….car le Royaume est promis à ceux qui leur ressemblent. Mireille COMTE
Billet de février 2017
Valentin mon ami
Parmi les Saints du panthéon catholique qui en est très riche, il en est un auquel j’aimerais croire si ça se faisait : St Valentin, l’Eros des amoureux qui, hélas en 2016 faisait carême. Mais je compte bien le rattraper cette année, car il sera à sa place. A quoi sert, me direz-vous, de prier un Saint chaque jour, même s’ils ont chacun une spécialité, on ne sait plus à quel Saint se vouer. Drôle d’invention que ce catalogue arbitraire, mais que Luther me pardonne, Valentin je l’aime et le fête. Oui, je fête tout ce qui parle d’amour, le rappelle aux oublieux, le fait vivre. Le couple est une conquête de haute lutte, le former, le construire, parfois le déconstruire pour essayer ailleurs où se trouve sa moitié d’orange. on peut le perdre pour l’avoir trop voulu idéal. Or, c’est l’expression d’une humanité duelle contradictoire, territoriale et de ce fait conflictuelle. Ma moitié de couple est unique, autre, ni fusible ni aliénable, et tant de couples se perdent faute d’un peu d’attention. Mais Dieu est Amour, et il a séparé la lumière des ténèbres pour que nous puissions nous regarder l’un l’autre et dialoguer. Dès lors tout est à créer sous sa bénédiction. Mireille COMTE
Billet de janvier 2017
Habemus Papam
Que dirait de ce Pape mon cousin catho tradi? Avec lui, nous parlions de théologie ! Il allait à la messe en latin. Las, à sa mort nul curé pour l’enterrer en latin. On trouve un prêtre qui assure la messe au mieux de la foi du de cujus (latin oblige) tant pis s’il parle français. Au cimetière, je lui dis que son message m’a émue. Or, devant le tombeau, surprise : ce bon prêtre déclare : « Je demande à la cousine du défunt de donner la bénédiction « à la protestante » (sic) Les cousins et les amis se tournent vers moi attendant un discours différent, mais je dis que Dieu nous bénit nous tous ses enfants avec le même amour. et je crois qu’ils ont compris. Alors oui, mon cousin aurait eu un peu de mal avec François, ce Pape qui accueille même les homos, ah ! la belle affaire! qui dénonce les horreurs accomplies par des prêtres, et qui refuse l’apparat ayant trop longtemps servi de façade irréprochable. J’espère que François est le pape préféré des protestants : quand il fait un pas en avant vers la fraternité, il n’en fait pas 2 en arrière. Que Dieu lui accorde un long ministère, car Il a de grands projets pour François.
Mireille COMTE