
Le mot « réforme » résonne généralement à nos oreilles comme un inéluctable changement à venir qui, comme tout changement, signifie la fin d’un système connu et bien rodé. Ainsi lorsque l’on pense réforme, on pense réforme des retraites, réforme du système de santé, réforme de la justice ou réforme scolaire…
Et l’on sait que des temps nouveaux viennent avec ce qu’il va falloir d’adaptation, d’organisation et souvent de renoncement. Alors la réforme apparait plus comme une contrainte qu’une opportunité. C’est peut-être ainsi qu’elle a été vécue lorsqu’en 1517, Martin Luther amorce sans le vouloir, ce que l’histoire nommera précisément la Réforme. Dans un occident pleinement catholique, l’émergence d’un mouvement qui conteste les pratiques d’alors de l’église n’est pas accueilli avec joie.
Pourtant, le protestantisme, petit grain de sable dans les rouages d’une église toute puissante et d’une Europe encore affaiblie par la peste a certainement contribué à ce mouvement de Renaissance, où l’art, la musique et la réflexion s’éveillent à nouveau. La fête de la réformation n’est pas tant alors un culte qui célèbre une dissension, qu’un évènement qui rappelle que l’humain est sans cesse appelé à se questionner dans ses habitudes, ses pratiques et même ses traditions.